Dans la plus pure continuité de En orbite autour de la Terre II, je propose quelques vues faites par l’équipage de l’ISS, dont je me suis fait un plaisir de les traiter comme si c’étaient mes propres clichés. Je garde par contre, autant que possible, les bandes blanche qui servent d’identifiant à la photo (même si le nom de fichier est également conservé).
Je rappelle aussi évidemment la SOURCE essentielle et obligatoire :
Zone de transition jour / nuit, au niveau du terminateur. Il est intéressant de noter les rais de lumière se projetant dans l’atmosphère. A droites, développements orageux en pleine mer. Toute la dynamique météorologique est ici, clairement exposée.
Lever du Soleil au travers de la structure en treillis supportant les imposants panneaux solaires de la station. A droite, tranche d’atmosphère avec collection de nuages divers.
Je me lève le matin assez frais. Même si le bourbon d’hier soir m’avait quelque peu fatigué, je me réveille les idées claires. Le Soleil éclaire l’intérieur de ma suite, qui est luxueuse. Dans un style hollandais, elle affiche de belles boiseries, lustrées et éclatantes. La moquette épaisse du sol permet de s’y mouvoir pieds nus sans se les refroidir. J’ai le droit à ma propre salle de bains, ainsi qu’à mon propre coin salon. Un véritable petit appartement. Une large fenêtre sur le côté droit de la chambre me dévoile une vue sur l’Océan Atlantique, et le ciel partiellement couvert. Il est aux alentours de 9h30. Dans deux heures nous devrions arriver en Irlande pour embarquer les dernier passagers avant la grande virée.
En attendant, je savoure un petit déjeuner à la française, sur la terrasse du Café Parisien. Un croissant accompagné d’un café, uniquement. Je ne me lasse pas du chic de cette époque. Un monde qui n’a pas encore connu les deux grandes Guerres Mondiales. Un monde qui n’a pas encore connu la crise, un monde en apparence préservé des atrocités du XXème siècle. A bord de ce qui est considéré comme le bijou technologique par excellence de ces débuts de 1900. Je finis mon café sur ces rêveries, qui vont être nombreuses je le sens.
Il est 11h30. Nous voici arrivé face à Queenstown. Pareil qu’à Cherbourg, le port est trop petit pour accueillir un tel mastodonte. Ce sont donc des navettes qui font le transfert des passagers. J’observe tout ceci attentivement depuis le pont. Il fait de nouveau nuageux, avec quelques timides éclaircies. Mais on approche des midis. Mon estomac qui gargouille m’indique qu’il faut aller manger.
Me voilà enfin à bord !
Il faut dire que cela n’a pas été de la tarte. J’ai passé une partie de la journée à Cherbourg à faire des achats supplémentaires, essentiellement vestimentaires, pour la traversée. Il me fallait être bien habillé. Ah le charme d’antan… Même une petite ville comme Cherbourg est sympathique en ce début de ⅩⅩème siècle. L’électricité est quelque chose de nouveau pour l’époque. Il y a encore peu de lampadaires, ce qui m’a permis de profiter d’une nuit bien noire, même en centre ville. J’ai fait un peu de lèche-vitrine dans les rues du bourg, c’était vraiment dépaysant. Dommage qu’il ait fait gris toute la journée par contre, cela aurait été mieux avec du Soleil. Et puis bon, la montre -mécanique hein- m’indiquait que l’heure du départ approchait. Direction l’hôtel, pour descendre mes bagages (cela en a surpris plus d’un de voir quelqu’un d’aussi richement vêtu s’occuper de ses bagages tout seul).
18h. Au large se profile une silhouette. La silhouette familière d’un paquebot mythique, qui entrera dans la légende. Le Titanic ! Il descend tout droit de Southampton d’où il est parti en fin de matinée. Il approche du port, exhibant son profil entaillé, ses quatre cheminées dont trois éructent une fumée noire. Il n’ira pas plus loin car il est trop gros pour entrer dans le port. Il restera légèrement au large, deux navettes se chargeant du transfert des passagers à bord. Je prendrais le Nomadic, sur les coups de 19h35. Je profite du répit apporté par le temps à attendre pour prendre un café dans un établissement, devant l’embarcadère. Je dois le prendre à l’intérieur, car un léger vent de NO me refroidit quelque peu, et il ne faut pas compter sur le ciel gris pour nous réchauffer.
19h35. Me voici à bord du Nomadic. Désormais mes bagages sont dans les mains des bagagistes. Je vais sur le pont afin de profiter de l’arrivée sur le transatlantique. Diable ! Celui-ci est vraiment énorme. Je frissonne en le voyant en vrai. Ce navire m’a tellement fasciné, que de le voir comme ça, sans le filtre de l’image, je contiens mal mes émotions. Rapidement, nous sommes tout contre la paroi d’un noir étincelant de sa coque. Celle-ci est élevée. Nous sommes à hauteur d’une porte qui s’ouvre dans celle-ci. Une passerelle est déployée. Une à une, les personnes embarquent. Je trépigne presque d’impatience. Mon coeur bat la chamade. Vient mon tour. Un agent de la White Star Line me sert chaleureusement la main en me souhaitant la bienvenue à bord, avec un large sourire. Je tourne ma tête pour jeter une dernier regard sur le Nomadic, avec un drôle de sentiment. Celui d’embarquer pour le voyage le plus étrange de ma vie. Je suis parmi les derniers à embarquer. Derrière moi six personnes, et j’entends le bruit métallique de la porte se refermant. J’y suis. Je traverse les couloirs, guidé par un agent qui est à mes petits soins pour que je ne me perde pas dans le dédale de couloirs. Mes yeux enregistrent la vision de chaque objets de décoration, de chaque ornement. Quelle merveille ! Vraiment, ce paquebot a été conçu dans les moindres détails (ou presque j’ai envie de dire…). Me voici devant ma cabine, que l’on m’ouvre. Je suis bluffé. J’avais demandé la moins chère, mais celle-ci est du niveau d’un 4 Etoiles. Je vous ferai la description plus tard.
20h. Mes affaires ayant été convoyées dans ma cabine, je décide de rejoindre le pont, sur la Promenade du Soleil (le « Sun Deck »). Il fait déjà nuit. Je vois les lumières de Cherbourg. Le Pont est assez calme. Personne à saluer pour le départ. Mais j’y suis. J’y suis. Je martèle ces mots dans ma tête, comme pour me convaincre de l’invraisemblance de cette situation. L’air frais de ce début de soirée m’arrache à mes rêveries. Je rejoins la chaleur du luxueux restaurant situé au pont D. Celui-là même qui est situé à proximité du magnifique escalier surmonté d’un dôme de verre, dans un style typiquement Victorien. Je décide volontairement pour le moment de ne pas trop me mêler avec le reste des passagers. Je prends une table seul, dans un recoin du restaurant.
Je passe le reste de la soirée dans un lieu particulièrement apprécié et appréciable : le salon fumoir, situé à l’arrière du navire. On y fume bien évidemment, mais on peut y boire quelques excellents alcools, dont un whisky d’un goût rare. J’ai bien évidemment oublié le nom. Je compte y revenir demain soir. Evidemment aussi. C’est donc passablement éméché que je retrouve, tant bien que mal, ma cabine.
Voici pour la fin de cette grosse journée. Demain je compte découvrir un peu plus ce paquebot merveilleux qu’est le Titanic, à la lumière du jour cette fois-ci. On devrait approcher de hautes pressions, ce qui permettra de retrouver un franc Soleil. De plus, ce sera le dernier arrêt du navire, à Queenstown, en Irlande.
A demain !
PS : j’ai bien un dessin à vous proposer, mais je ne suis pas en état, et j’ai du mal à être satisfait par la prise de vue effectuée par la webcam du mac (oui, j’ai embarqué mon macbook pro à bord du Titanic !). De toutes façons, je compte proposer des photos de mes croquis lors de mon retour en 2012.
Edith : voici enfin une version satisfaisante du dessin. J’ai réussi à hacker la webcam du mac (la iSight) pour qu’elle délivre une meilleure résolution. Donc voici le croquis effectué hier depuis Cherbourg lors de l’arrivée du paquebot.
[Note avant de s’embarquer totalement dans l’histoire. Il s’agit d’une FICTION. Basée sur des faits réels, et à l’occasion du centenaire de la traversée et du naufrage du Titanic. Aussi, je prendrais quelques libertés durant le récit. Merci. Aussi, note concernant le genre employé dans ce récit : formulation masculine, car au moment où je l’ai écrit, j’étais encore dans le placard. Et in universe, je préfère quand même conserver la forme masculine, pour ne pas avoir à expliquer les implications d’être une femme trans au début du XXème siècle.]
Demain, je m’embarque pour Cherbourg. J’y prendrai le Titanic, navire flambant neuf, qui partira de Southampton, en Angleterre. Malheureusement, il m’est impossible de rapporter des clichés à cette époque. Je ferai quelques esquisses, dessins, selon mon envie, du voyage. J’occupe actuellement un hôtel proche de la Gare Maritime. Le Titanic devrait arriver demain en fin de journée, sur les 18h30 environ. Je suis assez enjoué à l’idée d’un tel voyage, mais un peu effrayé de son issue… J’ai bien pris soin cela dit d’avoir pris un billet de 1ère classe, certes cher, mais suffisamment abordable avec la monnaie de nos jours. De plus, et surtout, cela sera assez vital lorsqu’il faudra évacuer le navire lors de son naufrage.
Le voyage durera 4 jours. 4 jours durant lesquels je vais m’efforcer de vous faire découvrir le navire. Je ne compte pas vous accabler avec d’ennuyeuses descriptions ; aussi je ne parlerai uniquement que des choses qui me marquerons. Le 5ème jour, espérons qu’il y ait un 5ème jour, en principe à bord du Carpathia.
J’oubliais : cela sera ma première croisière.
Rendez-vous à peu près tous les jours en début de soirée, milieu de nuit, le seul moment tranquille de la journée où je pourrai sortir mon ordinateur en toute discrétion et envoyer mes articles depuis 1912. Comment je fais ? Dès fois l’espace-temps possède quelques brèches, il suffit de se rendre au bon endroit, au bon moment, pour aller où l’on veut.
Avec vue sur l’Archipel du Riou.
C’est à Callelongue que je me rends, en cette très douce journée du Vendredi 30 Mars. Aller là-bas, c’est comme se rendre dans un village reculé. Il faut d’abord prendre le métro jusqu’à Castellane, et emprunter le bus 19. Jusqu’au Terminus, situé à Montredon. Il ne reste plus qu’à attendre le bus 20. Ce bus n’est pas un bus comme les autres. Il tient plus du Van, peu fourni en places. Et pour cause ! Celui-ci passe par une route que les autres bus ne pourraient pas prendre.
Donc le bus 20 arrive, et nous prenons la route pour Callelongue. Passage par l’Escalette et son petit port de pêche ; nous prenons un chemin sinueux, qui longe la côte, nous offrant une vue merveilleuse sur les roches dégarnies exposées aux assauts de la mer. Nous passons par Les Goudes, véritable village, nommé par les marseillais comme étant « Le Bout du Monde ». Et après un ultime petit col, nous voici à Callelongue. Nous sommes toujours à Marseille, dans la 2ème ville de France. Et pourtant, il est difficile d’y croire ici.
Au pied du massif de Marseilleveyre, dans une Calanque, se loge Callelongue. Mon objectif ensuite est d’aller à la Calanque de Marseilleveyre. Je passerai par un sentier qui longe le bord de mer, avec une vue privilégiée sur l’archipel du Riou, ce groupe d’îles sauvages situées au Sud de la ville.
Le printemps finit quand même par arriver, malgré la sécheresse actuelle. Vue sur le Cap Croisette et l’île Maïre, qui est une réserve totale, avec interdiction d’accoster, et par conséquent de randonner. C’est un véritable sanctuaire, paradis des Gabians. Celle-ci culmine à 138 mètres, du haut du Pic des Gabians (ce n’est pas un hasard…). Notez à droite la route qui longe la côte ; c’est par ici que le bus 20 est passé.
L’Archipel du Riou se présente rapidement, en même temps que l’île Maïre se dissimule à l’Ouest, derrière une colline.
Je parviens dans une zone incroyablement sèche. La végétation n’y est pas exubérante, et rase. En contrebas, avant la mer, gît une zone totalement désertique, vierge de toute végétation. Je m’y rends, sous l’oeil du sémaphore abandonné juché sur le Rocher des Goudes.
Ô surprise. Ce soir, je découvre que les lampadaires du quartier étaient éteints. L’occasion pour faire quelques vues longue pause, sans griller le capteur.
La présence de la Lune et de Vénus est nettement mieux mise en valeur du coup.