Il y a des fois où on a l’impression que tout a été fait pour que l’on soit prêt à l’instant T.
Il se trouve que ce Vendredi soir je devais travailler au restaurant universitaire de façon exceptionnelle. Il se trouve aussi que j’ignore vraiment pourquoi j’avais décidé de prendre ma lampe frontale. Et il se trouve aussi qu’en cette fin de journée qui marque la fin d’une semaine vraiment douce, a été le théâtre de l’arrivée d’entrées maritimes.
Je finissais donc mon travail à 22h environ. Il se trouve aussi que je fais assez peu de compromis quand il s’agit de météo. Voyant que le brouillard avait envahi Luminy, et ayant en mémoire qu’à 18h, la nappe de brouillard était assez fine, il ne s’en fallut pas plus pour que je fasse un excursion en nocturne dans le Parc des Calanques, direction le flanc du Mont Puget. Mon apn est chargé à bloc, une batterie de plus (toujours…) et un mini-trépied à pieds souples, ainsi qu’une bouteille d’eau (toujours…).
Voici le brouillard tel qu’on pouvait le voir à Luminy.
Phénomène assez rare il faut le souligner (toutefois plus fréquent de la neige).
Et je m’enfonce dans les Ténèbres. Enfin un peu. Le brouillard est omni-présent dans la forêt. Je parviens à un endroit où j’entends des bruissements dans les buissons, et même grogner légèrement. Des sangliers. J’ignore combien. Je me fais bien signaler histoire de les effrayer, mais ils ne semblent guère enclin à bouger. Je ne les vois pas mais je sais qu’ils sont proches, dissimulés par la végétation. Je décide d’emprunter un second chemin, plus court. Un genre de raccourci qui permet de se retrouver directement sur le flanc du Mont Puget. Le problème c’est que de jour je connais le chemin. Mais de nuit, avec du brouillard par dessus le marché, la chose est moins évidente qu’il n’y paraît. Je fini par me retrouver en pleine garrigue, presque perdue. Je pensais atteindre le sommet d’une petite colline, et en fait, je me retrouve sur une autre colline un peu plus au Nord. Mais finalement, je parviens à gagner un chemin de randonnée connu et balisé. Et je sors en partie du brouillard. Au dessus de moi la voûte étoilée. En face, les falaises escarpées du Mont Puget. Et derrière moi, la silhouette de volutes de brumes qui se détachent en ombres chinoise sur fond lumineux. Aidé par mon HTC et donc GPS, je me localise sur le chemin et peut partir sur un second niveau de pistes qui fait presque le tour de la montagne. Je reviens dans le brouillard.
Parvenue au second niveau, le ciel se dégage, et la vision commence à être bouleversante. Inédite même. En dessous d’un ciel étoilé, un magma de nuages multicolores. La mer de brouillard ! Eclairée par les lumières de Luminy, et de toute la ville. Car le brouillard s’étend à perte de vue. Je pousse un cri de joie. Quelle vision féerique. Il est un peu plus de 23h un Vendredi soir, et je suis sur le Mont Puget, contemplant ce dont je rêve depuis quelques temps déjà. La musique en provenance d’un petit concert organisé à la Cité Universitaire en contrebas rajoute au surréalisme de la scène. Une musique venue d’ailleurs…
Je prend fébrilement mon apn, y visse dessus le mini-trépied et exécute une première série de clichés.
Un panorama. Imaginez en dessous une agglomération de plusieurs centaine de milliers d’habitants, ne se doutant pas de la beauté du spectacle qui se joue ici. On distingue tout à gauche Marseilleveyre qui perce au dessus la marée vaporeuse. A droite, juste derrière la silhouette sombre de la Montagne Carpiagne, la chaîne de l’Etoile, elle aussi au dessus.
Deuxième panorama. Difficile de faire un assemblage panoramique sur une masse mouvante. Notez à droite les filés des phares de véhicules, dont quelques uns émergent du brouillard.
En direction de la Mer Méditerranée, une autre mer. Celle-ci n’est pas éclairée par en dessous. Toutefois elle est également visible à cause du halo de pollution lumineuse dispersé par Marseille. A droite, vue rapprochée sur Marseilleveyre. Ilot surgissant au dessus des nuages, tandis qu’Orion se couche juste derrière.
Zoom sur une structure au loin.
Les nuages sont comme phosphorescents, hypnotisants. Je décide de faire un lightpainting « pour la postérité ».
Ainsi qu’un dernier panorama sur cette mer de nuages, avant de me résigner au retour…
Je m’aperçois sur le chemin du retour que le niveau de cette mer a diminué. La masse d’air semblant s’assécher. Je ressens vivement les variations de températures, entre des bouffées de douceur, et des passages à frais lorsqu’un lambeau de brouillard me touche. Je parviens de nouveau dans le brouillard cela dit. Pas de mauvaises rencontre, juste moi, et le silence de la nuit, à peine perturbé par les quelques gouttes d’eau qui tombent de la pinède surchargée en rosée. C’est fatiguée que je gagne l’abri bus, en attendant de pouvoir rentrer. Il est 1 heure du matin.
Nouvelle rencontre d’hiver pour l’association Infoclimat, dont je fais partie, cette fois-ci à Kruth, dans les Vosges. C’est plutôt loin pour y venir depuis Marseille mais faisable. Cette édition d’hiver s’était déroulée entre le 23 Février et le 2 Mars.
Donc nous sommes le 1er jour. Je passe par Besançon et j’en profite pour rendre visite à un collègue. Ville sympathique, que l’on prendra un peu le temps d’observer depuis le sommet de Chaudanne, à environ 400 m.
Panorama sur la ville.
Je repars sur mon chemin en direction de Mulhouse où quelqu’un passera me récupérer en voiture pour partir directement au gîte de la rencontre, situé sur les hauteur de la vallée de la Thur, à Kruth, au lieu-dit le Frenz. Le temps de poser bagage, manger avec les premiers arrivants, nous rendons une visite en nocturne au Grand Ballon, le plus haut sommet des Vosges, à 1424 m.
Nous pouvons y observer le plaine d’Alsace, toute illuminée. Beauté trompeuse de la pollution lumineuse…
Les nuages bas servent littéralement d’écran de projection aux nombreuses localités qui jonchent le plaine. On distingue clairement le halo provoqué par Mulhouse, à droite.
Nous revenons au gîte où je peux enfin dormir, car la journée a été très longue (lever à 3h45). Une grosse migraine ne m’aura pas lâchée de la soirée par ailleurs…
C’est à peu près reposée que je me lève le lendemain matin. Et surprise, il a neigé. Une petite couche de 3 à 5 cm. Ce qui permet une petite sortie matinale, et l’après-midi également.
La nuit était calme, dégagée, la Pleine Lune brillant de mille feux. Je me suis dit que c’était la bonne fois pour aller rendre visite au cimetière Saint Pierre, un lieu immense, long de 1 km et large de 400 m. Une véritable ville dans la ville, avec ses places, ses avenues, ses rues, ses parcs, ses immeubles.
Sur certaines tombes dont les noms des familles sont visibles, j’ai brouillé les lettres de façon à ne pas pouvoir les lire. Par simple respect. Est-ce justifié ? Peut-être.
Dans ce cimetière s’y côtoient des tombes absolument superbe, dans des styles allant du gothique au scandinave, en passant par du classique ou bien même de l’oriental. Clichés uniques, pas de 10 mm logiciels. Je suis allée d’Ouest en Est, en errant de rues en avenues.
Zone Ouest.
En allant vers le Crématorium, je m’enfonce au milieu du cimetière. Certains ne se refusent rien et s’offrent un phare de pas moins de 5 à 6 m de haut.
Le Crématorium, datant de 1909, architecte Léonce Muller, dans un style très islamique, le faisant passer pour une mosquée.
J’arrive dans le lieu le plus étrange de ce cimetière. De vrais immeubles dans lequel sont alignés des caveaux. Ce lieu s’appelle la Cathédrale Du Silence. J’ai l’impression d’être dans une ville fantôme.
Je trouve un accès sur le toit d’un des bâtiments. Un peu de toiturophilie dans un cimetière.
Je redescends et m’empresse de quitter ces bâtiments assez inquiétants. Bien que je n’encoure aucun dangers, le fait de me retrouver la seule vivante au milieu de milliers de morts me met mal à l’aise. Et pourtant j’ai été dans les catacombes parisiennes, à ramper sur des squelettes humains …
Zone Est du cimetière. Je décide de revenir vers la sortie, à l’Ouest.
Je passe par le cimetière des deux guerres mondiales.
Encore quelques clichés avant de sortir.
Je laisse cet endroit dans le repos éternel qu’il est en droit d’avoir.
Alors hier soir, je vais pour fermer les volets et je m’aperçois que des trucs bleutés se baladent sur les nuages bas. Il s’agit en fait de projecteurs, façon DCA, ou Sky Tracker si l’on veut, qui sont pointés vers le ciel et le balayent.
Renseignement pris ce soir, j’apprends que durant 3 jours il va y avoir 50 projecteurs qui vont illuminer le ciel. Tout est expliqué ici, sur le site de la ville.
Je décide alors d’aller grimper sur une grue toute proche de façon à avoir une vue bien dégagée sur les projecteurs. Eh bien c’est joli.
Côté Vieux-Port, Joliette, il y en a pas mal.
Côté Docks aussi, et en direction de la Pomme.
Panorama à 180° environ. L’hôpital de la Timone est imposant.
Ça fait très « show laser » à la Jean-Michel Jarre.
Et je fini par une vue sur la passerelle arrière.
Je ne me suis pas attardée plus que ça ensuite. L’essentiel ayant été d’avoir de bons clichés des projections dans le ciel.
Séance de toiturophilie cette nuit en profitant des échafaudages disposés sur un bâtiment. Une belle vue sur le quartier du Vieux-Port et une bonne partie de la ville par ailleurs.
Le panoramique complet.
De gauche à droite : la Préfecture (au fond), l’Opéra de Marseille au fond de la rue de Beauveau, Notre Dame de la Garde, le Pharo (illuminé en bleu), le Quai des Belges, le Vieux Port, l’Eglise des Accoules, le chantier de rénovation de l’Hôtel Dieu, la Samaritaine (un café qui fait l’angle), l’avenue de la République, le clocher de l’Eglise des Augustins, les immeubles du Cours Belsunce, la Chambre du Commerce, l’Eglise des Réformés, la Canebière.
Et une version plus définie et en Quicktime VR. Attention, le fichier pèse 3.1 Mo. Version en flash pour ceux que le format mov ne peut être lu (2.8 Mo).
[Shift] pour zoomer – [Ctrl] pour dézoomer
Close-up sur la République et à droite, sur le chantier de l’Hôtel-Dieu. Une belle grue qui me tend sa flèche. C’est tentant…
Côté Canebière avec une petite coupole ma foi bien jolie qui fait l’angle du bâtiment. J’y pose évidemment.
Voilà, quelques images du week-end du 15 et 16 Janvier. Un ami descendait sur Marseille, cela a été l’occasion de se balader, entre gare Saint Charles, Vieux-Port et Parc des Calanques du Sugiton
L’écusson de Marseille à la gare.
Nous prenons un café en terrasse de la Samaritaine, à l’angle du Vieux-Port et de la Rue de la République. Je lève les yeux et l’objectif de l’apn vers le ciel.
La croix de l’Eglise des Augustin.
Et puis le Soleil se couche et achève cette journée dominicale, depuis les flancs du Mont Puget. Au loin, des entrées maritimes.
L’astre décline sur les nuages bas des entrées maritimes qui filent vers l’ouest du département et le Gard.