On prends les même et on recommence. Ou presque. Ou pas en fait. Parce que la soirée précédente ayant eu un franc-succès, j’avais par conséquent beaucoup d’attentes vis-à-vis de la situation orageuse de la nuit du 10 au 11 Juin. Et ça, faut pas. Très mauvais d’avoir des attentes quant à une situation orageuse qui peut changer très vite.
Bref ! Tout commence vers 22h, et le radar est plutôt bien fichu. Et prometteur. Un joli scénario, avec de multiples cellules qui remontent du Gers. Sur place, depuis Malfourat, le spectacle est lui aussi prometteur. De nombreux flashs, par moments incessants, illuminent l’horizon, de l’Est jusqu’au Sud. Et même Sud-Ouest.
Ce qui me permet de faire quelques clichés préliminaires. Je peux me permettre de zoomer correctement.
C’est loin mais très lumineux. Avec beaucoup de foudre en air sec. Et ça c’est bon pour la suite.
Voici donc une partie de chasse qui me restera longtemps en mémoire ! Avec au bout du compte la réalisation de clichés que je voulais obtenir depuis quelques temps déjà, mais que je ne pouvais pas faire notamment en raison de difficultés à me déplacer sur un point de vue qui envoie correct question visibilité.
L’intégralité de la journée du 9 Juin fut calme, ensoleillée et aussi chaude. La journée la plus chaude depuis le début de l’année. Il fait jusqu’à 29.4°C à Bergerac. Mais la barre des 30°C fut dépassée par la station de Daglan (toute récente), en Périgord Noir, avec 31.7°C, ainsi qu’à Castels, avec 30.2°C. Une journée typiquement estivale. D’après les modélisations Arôme, nous devions nous attendre à l’éclosion de cellules orageuses aux environs de 18 à 19h. Il n’en fut rien. R.A.S sur le radar. J’attendrai donc durant la soirée du Samedi, l’œil sur le radar à voir comment allait se mettre en place les choses.
Puis, vers le Sud, sur le département du Gers, tout bascule. Des cellules d’abord pluvieuse se sont détachées des Pyrénées pour aller en plaine et prendre un fort caractère orageux. Il y a trois cellules distinctes, mais celles-ci ne tarderont pas à fusionner et à former un complexe convectif de mésoéchelle.
Très vite, ceci remonte plein Nord. A 23h30, je donne le signal à mon compagnon : nous prenons la voiture, direction Malfourat. A ce moment là, les orages sont encore sur le Sud du Lot-et-Garonne, nous donnant largement le temps de nous installer. La situation au moment de notre arrivée sur le site. Il pleut déjà sur Bergerac, très faiblement certes. Ce sont des orages de formation arrière. On distingue clairement la fusion de l’ensemble en un ligne orageuse, dont la partie Est est la plus virulente. Cet ensemble traversera l’intégralité du département de la Dordogne.
Après quelques tentatives de clichés depuis l’abri du coffre de ma voiture, car l’activité électrique de l’Est jusqu’au Sud était incessante, je décide qu’on aille sur la terrasse du restaurant situé juste à côté, pour nous laisser rattraper par le noyau dur de l’orage, et photographier ce qui pourra se produire devant nous, dans la vallée de la Dordogne. Cela fut loin d’être vain !
La foudre commence à tomber. Comme ici, mais noyée en partie par le rideau de pluie d’une nouvelle cellule qui se forme à l’avant.
J’enchaîne les poses, ne voulant pas quitter ce cadrage, peu importe si je manque quelques impacts de foudre proche, frappant notamment à l’Est de ma position.
Et puis.
Ceci. Un magnifique coup de foudre, pile sur la ville de Bergerac. Enfin !
Je hurle de joie, j’ai enfin réalisé ce cliché. Le canal de foudre bien visible, pas surexposé, dont le point d’impact est clairement visible. Il se situe sur la partie Sud de la ville, sans doute dans le quartier du Tounet (frappé par des inondations il ya plusieurs déjà suite à des précipiations stationnaires ayant duré toute la nuit du 5 au 6 Juin).
Oui parce que le jour précédent il y eut une belle ambiance orageuse, même si toutefois sèche et peu active. Car des cellules s’étaient formées sur le Lot ainsi que le Lot-et-Garonne, sans parvenir à concrétiser en Dordogne. A l’avant de tout ceci, on avait un arcus, totalement détaché de sa base.
J’ai pu le photographier in extremis, alors que le vent se levait et que celui-ci nous survolait. Notez à l’arrière, le sillage turbulent, et au loin l’absence de précipitations. Chose rare quand on a affaire à un arcus, qui est bien souvent suivi de pluies, parfois fortes.
Ci après, une dernière photo de cette soirée, montrant un peu l’ambiance. Les nuages ne bougeaient quasiment plus.
C’est ce jour là, à priori, qu’il devait y avoir une forte activité orageuse. Tous les voyants étaient au vert, sauf la vigilance qui -elle- était orange sur le département. Une soirée prometteuse, que je vais passer, avec mon compagnon, à Malfourat, mon point de vue privilégié.
Allez hop, on se met dans le bain, il fait encore jour, et une cellule s’est rapidement développée à l’Ouest de Bergerac, et prendra un direction plein Nord.
Zoom sur les rideaux de pluie à l’avant, qui arrosent la vallée. Il est à noter que l’avancée de cette eau était bien visible à l’œil nu.
Et c’est reparti ! Après une période de calme -relatif- , les orages sont de retour.
Où je me rends précipitamment sur mon point de vue de Malfourat pour observer l’avancée d’une ligne orageuse franchement costaude, mais … de loin. En effet, cette ligne ne fera que frôler la ville de Bergerac et concernera plus directement Sainte-Foy-la-Grande ainsi que toute la Gironde (provoquant au passage de grandes accumulation de grêle et de violentes rafales de vent).
Voici donc cette ligne, vue de profil, correspondant au même instant que sur le radar ci-dessus.
Je me dis «La journée est pliée, c’est bon, je peux me poser pour mon Samedi Soir.»
Sauf que. Sauf que bon. Tandis que la ligne orageuse de l’aprèm arrive en Seine-Maritime, de nouvelles cellules en profitent pour se développer sur le Lot-et-Garonne.
C’est le soir, 21h. Et c’est la panique. Parce que ceci :
Des machins qui remontent plein Nord, suivant la ligne de convergence (bien visible ici). Je me dis que c’est cuit pour Malfourat (d’autant que j’en ai plein les jambes de conduire) donc je vais juste à l’Ouest de Bergerac, à côté d’un champs, avec une vue dégagée du Sud jusqu’au Nord en passant par l’Ouest.
La première cellule orageuse sera surtout pluvieuse, et la nuit ne faisant que débuter, je ne pourrais rien photographier. Mais, au radar, avec mon compagnon, on constate qu’à l’arrière autre chose arrive. Je décide de rester et d’attendre cette nouvelle cellule.
Ça flashouille tranquillou, il fait suffisamment sombre, je sors le matos, et en avant.
Ce Dimanche, je me suis changée en tourimse et j’ai arpenté les rues du Vieux Sarlat. Il faisait beau, c’était estival. Voici donc votre quota de vieilles pierres qui fleurent bon les Temps Ancestraux et le Patrimoine Eternel. Comment ça j’en fais trop ?
Je met les photos sans commentaires (sauf la dernière peut-être) car je ne sais pas trop quoi dire, les photos parlent d’elles-même et présentent un centre historique sarladais particulièrement riche et préservé (contrairement à celui de Bergerac que je trouve pauvre en comparaison). Quoiqu’il en soit, une très belle petite ville 🙂
Ouais parce que je vous ai pas dit mais j’ai fais un petite sortie astro vers Gardonne, avec un ciel un peu mieux que celui de Bergerac. Mais je n’ai pas fais suffisamment d’images pour que cela mérite un article. Donc je tanque ça ici, sans aucun rapport avec la vieille pierre.
Ci-dessous un filé sur le ciel étoilé avec la Lune croissante qui décroit sur l’horizon (krrkrrkrr). J’ai omis de flanquer l’APN en RAW, du coup pour l’élimination des pixels chauds, on repassera.
Et puis Jupiter, que j’ai voulu imager avec mon 500mm Starblitz. C’est pas mal mais ça ne casse pas 5 pattes à un T-Rex. Résumé du protocole : acquisition en recadré 5x en 1920x1080p sur 70D derrière un 500 f/6.1 de Starblitz. 658 images exploitées, alignées et additionnées sous Keith’s Image Staker, masque flou et ondelettes, réalignement RGB et voilà le résultat. On distingue quand même bien les bandes tropicales de Jupiter, mais c’est tout. Quoiqu’il en soit, je peux faire mieux (attendre que la planète soit plus haute dans le ciel, m’équiper d’un doubleur ou tripleur de focale).
Mercredi 18 Avril, c’est le soir, après une journée précocement chaude et estivale, je décide de tirer le portrait de la Lune qui devait être proche de l’amas ouvert des Hyades, dans la constellation du Taureau. Ayant une voiture, cela me permet de trouver des horizons dégagés, et j’en trouve un à l’ouest de Bergerac.