Curiosity a bien progressé le long de sa route. Il rencontre une vaste étendue de sables nommée Sands of Forvie. Cet endroit est le plus beau que j’aie jamais vu depuis le début de la mission, et il fallait que je lui fasse honneur. Au Sol 2991, le rover a effectué un panorama Mastcam34 complet du site, j’en ai extrait cette partie sous forme de carte postale. Profitez !
Curiosity has progressed along her journey. She encountered a big area of sands, called Sand of Forvie. This place is the most beautiful place I ever seen since the beginning of the mission, and I had to make it right. On Sol 2991, the rover recorded a 360° Mastcam34 panoramic, which I extracted this view, as a postcard. Enjoy !
2020 se termine.
Une année difficile. Compliquée pour beaucoup d’entre nous.
Cette année, j’ai le sentiment que l’enchantement qui pouvait encore parcourir le monde s’est rompu. Cette fin d’année à une tonalité, une atmosphère particulière. Une ambiance de fin du monde. Il n’est guère évident de garder la tête haute, et de se dire que tout ça va passer. Mais, je crois qu’il faut malgré tout garder à l’esprit que toute tempête prends fin, que des jours meilleurs nous attendent.
J’aurais eu du mal à être productive cette année. Entre une situation personnelle délicate, et un contexte politique, économique et sanitaire inquiétant, je dois admettre que sortir mon appareil photo et photographier le monde a été un défi, de même que m’occuper de quelques images spatiales provenant de Mars, de Vénus ou de quelque part entre l’orbite de Mercure et le Soleil.
Ce blog que je considère toujours comme mon outil principal de publication, de visibilité des mes productions, est devenu assez peu actif. Du fait d’un apport moindre, et aussi, parce que le blog (en tant que plateforme numérique) est devenu avec les années une espèce de dinosaure des Internet. Il possède pourtant plusieurs avantages par rapport aux réseaux sociaux, mais voilà, l’instantané, l’immédiat, la communication facile qu’offre le Tweet mettent à mal ces outils que sont les blogs. Je le constate au niveau des visites sur mon domaine, qui n’ont jamais été aussi faibles.
Toutefois, il est hors de question que db-prods disparaisse de la Toile. Depuis 11 ans désormais, il existe. Et je reste convaincue de la nécessité de conserver cet outil privilégié, qui m’offre plus d’indépendance, de liberté et de choix de productions.
2021 pourrait voir quelques changements dans ma vie, j’ai placé un indice dans la carte de vœux de cette année. J’espère pouvoir concrétiser ces changements, qui je l’espère vont m’apporter la stimulation nécessaire pour démarrer sur de nouvelles bases.
Je remercie encore les quelques lecteurices qui passent de temps en temps par ici, car ce blog ne disparaîtra pas, j’en fait le serment.
En espérant que 2021 soit une belle année, et que nos espoirs se concrétisent.
Damia Bouic
C’est le nom d’une comète qui est devenue visible à l’œil nu dans l’hémisphère Nord. Quelque chose qui ne s’était plus produit depuis un certain temps. Et je peux affirmer sans me tromper que c’est la plus belle comète que nous avons dans notre ciel bien boréal depuis le passage de Hale-Bopp en 1997. Oui, à ce point.
AVERTISSEMENT DE CONTENU : INCENDIE
J’ai tenté ma chance d’abord le 9 Juillet, en début de matinée. Le ciel devait être clair. J’emporte avec moi, sur Malfourat, mon 200/1000. Sauf qu’il y a un problème.
C’est quelque chose d’un peu… embêtant.
Je tente une photo, mais la comète est incomplète, masquée en partie par ce nuage de cendres.
Situation compliquée donc. Car la comète sera masquée définitivement par le nuage de fumée. Et l’aube devenant de plus en plus lumineuse, la comète s’effacera rapidement.
Nouvelle sortie. Fructueuse cette fois-ci. Je me retrouve au même endroit, à Malfourat. Avec une vue magnifique.
Je commence les prise de vue d’abord au 200/1000 (un newton sur monture EQ5 je rappelle). Photo prise au foyer, 70D, mosaïque de deux images consistant chacune en l’addition de 10 poses de 10s à 1600 iso. Traitement sous Gimp et Darktable. Les étoiles ne sont pas franchement ponctuelles pour deux raisons : la première étant que la comète était peu haute dans le ciel, donc beaucoup de turbulences, la seconde étant que la comète s’est décalée d’une pause à l’autre. Oui oui. Donc il fallu aligner les images sur la comète, chose peu aisée. On peut identifier quelques détails dans la queue de l’astre, avec une zone plus sombre vers le milieu et jusque vers la droite.
Une seconde image, prise avec suivi sur la monture équatoriale, mais pas au foyer, mais avec l’objectif 18-200, placé à 200mm. Mêmes paramètres qu’au dessus (10 fois 10s à 1800 iso). On peut y voir, très très légère, la queue de gaz ionisé, en un bleu légèrement plus fort, sur la partie gauche de la queue de poussière.
En plan large, sur trépied tout simple, avec Bergerac dans l’angle de champs. L’aube devient plus forte.
Je plie mon matériel, je rentre et sur le chemin du retour, je tente une photo avec le clocher de l’église Notre-Dame en premier plan. Le ciel est limite trop clair malheureusement…
Je patiente le temps que la comète soit bien accessible le soir, bien après le coucher de Soleil. Et des cieux favorables également. Ce qui fut le cas lors de cette belle nuit d’été. J’ai pu avoir une meilleure netteté sur la comète au télescope, et avoir des extensions plus fines à 200mm.
L’image ci-dessous a été faite avec l’alignement et l’addition de 10 images de 30 s à 3600 iso. On repère de subtiles nuances bleutées, correspondant à la queue de gaz, avec aussi des irrégularités. Alignement fait sur la comète, d’où les étoiles filées.
L’image qui suit a été prise après la séquence du dessus, mais en pose unique de 4 minutes à 800 iso. Accidentellement, le suivi stellaire n’était pas parfait mais il a pu compenser le mouvement de la comète. Conséquence heureuse : une image nette de l’astre chevelu !
Image faite derrière un objectif 18-200 poussé à 200, en large champs, montrant la comète plus largement. Même configuration que pour la première séquence, qui montre clairement les deux queues : celle de gaz à gauche, rectiligne, et celle de poussière, incurvée.
Enfin, j’ai terminé la soirée en faisant un portrait de Jupiter et Saturne en compagnie de la Voie Lactée.
Je parviens à revenir dehors pour tenter un nouveau portrait de la comète. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle est devenue décevante. A peine visible à l’œil nu, visible au chercheur et au télescope, mais elle a beaucoup perdu en luminosité. Et la présence ce soir là de la Lune et de rafales de vent n’ont rien arrangé à la séance photo.
J’ai du faire la série de clichés à 6400 iso, du coup cela ramène énormément de bruit. Mais la comète est bien là, et si on fait attention, on peut remarquer quelques structures dans la queue de C/2020 F3. Toutefois, traitement compliqué, qui ne fera pas ressortir grand chose. J’ai encore une certaine inexpérience en traitement d’images du ciel profond et il me manque les bons logiciels (il va falloir que je me mette à SIRIL, enfin, remette plus exactement car SIRIL est l’équivalent UNIX de IRIS, que je connaissais assez bien à l’époque).
Et un cliché de la Lune, pour le plaisir. On peut notamment y repérer la rainure d’Hyginus ainsi que la Vallée Alpine.
Le Vendredi 19 Juin devait se produire une occultation de Vénus par la Lune. Dans des circonstances un peu compliquées : le Soleil serait déjà levé, la Lune et Vénus à proximité de celui-ci. Il devait me falloir être prudente, car je comptais utiliser mon 200/1000.
Donc je met le matériel en place, depuis le petit balcon qui donne sur le Sud. Pointage peu aisé mais j’y parviens finalement.
Je place mon 70D au foyer, et je commence les photos. Ça va être rapide, et ça va pas forcément bien donner.
Puis Vénus se met à disparaître.
Le printemps s’affirme. Et avec lui, les orages se devaient forcément de revenir (mais pas fatalement hélas comme le montre l’an dernier).
Tout d’abord, cela faisait depuis plusieurs jours qu’une « dégradation » devait avoir lieu sous l’influence d’une goutte froide au large de l’Europe. Avec le modèle Arôme de Météo-France, la situation se précisait.
Cela doit commencer par le Sud-Ouest, comme toujours. De l’instabilité remonte de l’océan, et arrive sur des terres chauffées. En effet, il faisait chaud cet après-midi là, on relève jusqu’à 35°C en pays basque, et pas moins de 31,2°C en Dordogne, à la station de Daglan. Une journée franchement estivale, précocément chaude.
Rapidement, le front orageux doit remonter en direction du Nord-Est, accompagné d’un front de rafales clairement visible à l’avant des précipitations.
La situation pour Bergerac doit devenir intéressante à 23h environ. Ce qui fixe le départ pour un point de vue proche (proche car confinement car COVID-19, je vais pas vous faire un dessin) plus tôt, sur les 22h pour avoir le temps de voir arriver l’orage.
Et vers minuit, le tout devrait avoir franchi la Dordogne.
Cela n’arrive pas si souvent que ça que le temps-réel s’accorde avec la modélisation. Le plus fréquent, les orages ont une voire deux heures d’avance. Ce ne sera pas tellement le cas ici.
Voici la carte des précipitations à 22h. Comparez avec la modélisation. C’est aussi à peu près à ce moment là que nous décidâmes de partir pour le point de vue d’urgence, situé à quelques pas (véridique) de Prigonrieux.
Le spectacle est au rendez-vous. De nombreuses décharges en nappe se produisent sous une base nuageuse aux contours fibreux.
Je vous laisse regarder les images, elles sont toutes assez semblables, mais toutes assez esthétiques. J’ai pas pu me résoudre à choisir.
Je me dit «il me faut ceci, plus proche !». L’orage ne perds pas en intensité. J’élargis légèrement l’angle de champs, les décharges commençant à prendre trop de place.
J’augmente une nouvelle fois l’angle de champs. L’orage se rapproche. De la foudre se matérialise, au centre de l’image. Notez la base des courants ascendants qui est haute, et un peu diffuse, turbulente. C’est l’uns des signes d’un orage dans la fin de sa vie. Cette base va s’évaporer, tout doucement…
Après un court passage en 18mm, je bascule carrément en ultra-grand angle. Des éclairs commencent à zébrer le zénith. Sur le cliché ci-dessous, on voit bien cette base élevée, parcourue de remous et aussi de virgas (précipitations ne touchant pas le sol). Vers la fin de sa vie, l’orage s’étale, son sommet prends de plus de surface, tandis que la base s’évapore, couche après couche. Les manifestations électriques sont moins fréquentes, par contre, elles sont plus spectaculaires, des décharges en nappes, des éclairs qui rampent, qui couvrent toute la face inférieure de ce qui deviendra un reliquat d’enclume cumuliforme.
Nouvelle et impressionnant décharge rampante, qui illumine au passage un joli nuage laminaire, habituel dans ce genre de configuration.
Puis. Un coup de foudre impressionnant claque dans l’air, ce sera pratiquement le dernier. Une décroissance en chapelet lui suivra (c’est lorsque le canal de foudre s’éteint progressivement en de multiples petites boules rouges qui forment, en pointillés, l’ancien arc électrique). Notez au passage le canal secondaire qui se détache de l’impact de foudre, à à peine 15 ou 20 m du sol.
Le cliché ci-dessus sera le dernier de l’orage. Je rentre dans la voiture, car la pluie commence à tomber.
Voici le radar à cet instant.
Durant l’attente, j’aperçois des illuminations plus lointaines, au même endroit qu’au début de la séance photo. Quelques cellules se sont formées à l’arrière. J’attends la fin de la pluie, et ne parvient qu’à réaliser que ces clichés de cet orage qui, de toutes manière, s’évaporera bien vite.
Sur cette dernière image radar, on voit le premier front orageux, affaibli. Et les cellules qui lui succèdent, qui s’affaiblissent, elles aussi. Mais je suis satisfaite. C’était un bel orage de printemps !
Sol 2711. Curiosity est juché sur un promontoire (si l’on traduit littéralement il s’agit d’un fronton) nommé Greenheugh. Il y découvre de nouvelles roches, d’une nature différente de celles rencontrées plus bas. L’occasion de faire un forage, et donc, dans la foulée, faire un panoramique Mastcam34 complet. J’ai enfin trouvé un moyen de rendre bien moins visible la trame de la matrice de Bayer (qui a du mal à s’effacer totalement du fait de la compression jpeg des données brutes immédiatement disponibles). Voici ce panorama, avec un ciel de synthèse pour bien apprécier les lumières et les contrastes de ce site incroyable.
Sol 2711. Curiosity is atop of a pediment called Greenheugh. She’s discovering new rocks, of a different kind to those met in lower places. The occasion to drill it, and so, take a full Mastcam34 panoramic. I found a way to render the Bayer matrix artifacts due to jpeg compression less visible. Here is this panoramic, with a synthetic sky to appreciate the lights and the shadowing of this amazing place.
Version plus brute ici.