Chez Damia Bouic

Bergerac’s Fog

2 Commentaires • Expédié le 28 janvier 2021 à 12:43 dans MétéoPaysageUrbanité

Un titre un peu british et un peu faux (le Fog c’est un brouillard de pollution, ce qui ne va pas être le cas ici en fait c’est le Smog, pas le Fog, merci au commentateur ci-dessous, donc «bataille de fion»¹), mais après tout, je fais ce que je veux.

Hier, Mercredi 27 Janvier, un banc de brouillard s’est formé sur le fleuve Dordogne (oui oui, c’est un fleuve), dans un contexte de redoux assez important : 9°C à 12h, pour 13.2°C à 16h. Le taux d’humidité est resté inchangé, ce qui en fait traduit une augmentation de la quantité d’eau dans l’atmosphère (car une masse d’air, quand elle se réchauffe, elle est plus sèche). Le point de rosée est monté aussi vite que la température. Par contre, la température de l’eau de la Dordogne, lui, n’a pas pu grimper aussi vite. D’où un contraste thermique qui se traduit par la condensation de l’eau juste au dessus du fleuve, sur à peine 5 m de hauteur.

Donc ni une ni deux, je m’empressais d’aller photographier ce phénomène rare.


  1. Expression tirée de Kaamelott, que j’ai un peu détournée et qui veut dire «au temps pour moi alors !».

Vœux 2021

Un commentaire • Expédié le 31 décembre 2020 à 15:48 dans MétéoMontagne

2020 se termine.

Une année difficile. Compliquée pour beaucoup d’entre nous.

Cette année, j’ai le sentiment que l’enchantement qui pouvait encore parcourir le monde s’est rompu. Cette fin d’année à une tonalité, une atmosphère particulière. Une ambiance de fin du monde. Il n’est guère évident de garder la tête haute, et de se dire que tout ça va passer. Mais, je crois qu’il faut malgré tout garder à l’esprit que toute tempête prends fin, que des jours meilleurs nous attendent.

J’aurais eu du mal à être productive cette année. Entre une situation personnelle délicate, et un contexte politique, économique et sanitaire inquiétant, je dois admettre que sortir mon appareil photo et photographier le monde a été un défi, de même que m’occuper de quelques images spatiales provenant de Mars, de Vénus ou de quelque part entre l’orbite de Mercure et le Soleil.

Ce blog que je considère toujours comme mon outil principal de publication, de visibilité des mes productions, est devenu assez peu actif. Du fait d’un apport moindre, et aussi, parce que le blog (en tant que plateforme numérique) est devenu avec les années une espèce de dinosaure des Internet. Il possède pourtant plusieurs avantages par rapport aux réseaux sociaux, mais voilà, l’instantané, l’immédiat, la communication facile qu’offre le Tweet mettent à mal ces outils que sont les blogs. Je le constate au niveau des visites sur mon domaine, qui n’ont jamais été aussi faibles.

Toutefois, il est hors de question que db-prods disparaisse de la Toile. Depuis 11 ans désormais, il existe. Et je reste convaincue de la nécessité de conserver cet outil privilégié, qui m’offre plus d’indépendance, de liberté et de choix de productions.

2021 pourrait voir quelques changements dans ma vie, j’ai placé un indice dans la carte de vœux de cette année. J’espère pouvoir concrétiser ces changements, qui je l’espère vont m’apporter la stimulation nécessaire pour démarrer sur de nouvelles bases.

Je remercie encore les quelques lecteurices qui passent de temps en temps par ici, car ce blog ne disparaîtra pas, j’en fait le serment.

En espérant que 2021 soit une belle année, et que nos espoirs se concrétisent.

Damia Bouic

Juin 2020

4 Commentaires • Expédié le 1 juillet 2020 à 10:46 dans MétéoNLCOragePaysageVénus

Orages, occultation, NLC (oui oui…). Voici le mois de Juin 2020 depuis Bergerac.

Occultation de Vénus par la Lune • 19 Juin

Le Vendredi 19 Juin devait se produire une occultation de Vénus par la Lune. Dans des circonstances un peu compliquées : le Soleil serait déjà levé, la Lune et Vénus à proximité de celui-ci. Il devait me falloir être prudente, car je comptais utiliser mon 200/1000.

Donc je met le matériel en place, depuis le petit balcon qui donne sur le Sud. Pointage peu aisé mais j’y parviens finalement.

Télescope noir sur une monture blanche, dirigé vers le ciel bleu

Je place mon 70D au foyer, et je commence les photos. Ça va être rapide, et ça va pas forcément bien donner.

Croissant de Lune peu contrasté sur fond bleu, et croissant de Vénus très lumineux, en bas à gauche tout contre le croissant lunaire

Puis Vénus se met à disparaître.

(suite…)

Orages du 4 Mai 2020

6 Commentaires • Expédié le 5 mai 2020 à 18:12 dans MétéoOrage

Le printemps s’affirme. Et avec lui, les orages se devaient forcément de revenir (mais pas fatalement hélas comme le montre l’an dernier).

Arôme

Tout d’abord, cela faisait depuis plusieurs jours qu’une « dégradation » devait avoir lieu sous l’influence d’une goutte froide au large de l’Europe. Avec le modèle Arôme de Météo-France, la situation se précisait.

Cela doit commencer par le Sud-Ouest, comme toujours. De l’instabilité remonte de l’océan, et arrive sur des terres chauffées. En effet, il faisait chaud cet après-midi là, on relève jusqu’à 35°C en pays basque, et pas moins de 31,2°C en Dordogne, à la station de Daglan. Une journée franchement estivale, précocément chaude.

Rapidement, le front orageux doit remonter en direction du Nord-Est, accompagné d’un front de rafales clairement visible à l’avant des précipitations.

La situation pour Bergerac doit devenir intéressante à 23h environ. Ce qui fixe le départ pour un point de vue proche (proche car confinement car COVID-19, je vais pas vous faire un dessin) plus tôt, sur les 22h pour avoir le temps de voir arriver l’orage.

Et vers minuit, le tout devrait avoir franchi la Dordogne.

Temps-réel

Cela n’arrive pas si souvent que ça que le temps-réel s’accorde avec la modélisation. Le plus fréquent, les orages ont une voire deux heures d’avance. Ce ne sera pas tellement le cas ici.

Voici la carte des précipitations à 22h. Comparez avec la modélisation. C’est aussi à peu près à ce moment là que nous décidâmes de partir pour le point de vue d’urgence, situé à quelques pas (véridique) de Prigonrieux.

Le spectacle est au rendez-vous. De nombreuses décharges en nappe se produisent sous une base nuageuse aux contours fibreux.

Je vous laisse regarder les images, elles sont toutes assez semblables, mais toutes assez esthétiques. J’ai pas pu me résoudre à choisir.


Je me dit «il me faut ceci, plus proche !». L’orage ne perds pas en intensité. J’élargis légèrement l’angle de champs, les décharges commençant à prendre trop de place.


J’augmente une nouvelle fois l’angle de champs. L’orage se rapproche. De la foudre se matérialise, au centre de l’image. Notez la base des courants ascendants qui est haute, et un peu diffuse, turbulente. C’est l’uns des signes d’un orage dans la fin de sa vie. Cette base va s’évaporer, tout doucement…

Après un court passage en 18mm, je bascule carrément en ultra-grand angle. Des éclairs commencent à zébrer le zénith. Sur le cliché ci-dessous, on voit bien cette base élevée, parcourue de remous et aussi de virgas (précipitations ne touchant pas le sol). Vers la fin de sa vie, l’orage s’étale, son sommet prends de plus de surface, tandis que la base s’évapore, couche après couche. Les manifestations électriques sont moins fréquentes, par contre, elles sont plus spectaculaires, des décharges en nappes, des éclairs qui rampent, qui couvrent toute la face inférieure de ce qui deviendra un reliquat d’enclume cumuliforme.


Nouvelle et impressionnant décharge rampante, qui illumine au passage un joli nuage laminaire, habituel dans ce genre de configuration.

Puis. Un coup de foudre impressionnant claque dans l’air, ce sera pratiquement le dernier. Une décroissance en chapelet lui suivra (c’est lorsque le canal de foudre s’éteint progressivement en de multiples petites boules rouges qui forment, en pointillés, l’ancien arc électrique). Notez au passage le canal secondaire qui se détache de l’impact de foudre, à à peine 15 ou 20 m du sol.

Le cliché ci-dessus sera le dernier de l’orage. Je rentre dans la voiture, car la pluie commence à tomber.

Voici le radar à cet instant.

Durant l’attente, j’aperçois des illuminations plus lointaines, au même endroit qu’au début de la séance photo. Quelques cellules se sont formées à l’arrière. J’attends la fin de la pluie, et ne parvient qu’à réaliser que ces clichés de cet orage qui, de toutes manière, s’évaporera bien vite.

Sur cette dernière image radar, on voit le premier front orageux, affaibli. Et les cellules qui lui succèdent, qui s’affaiblissent, elles aussi. Mais je suis satisfaite. C’était un bel orage de printemps !

 

Noctulescent Clouds on Mars

5 Commentaires • Expédié le 20 mars 2020 à 19:12 dans MarsMétéoNLC

Au Sol 2417 (25 Mai 2019), Curiosity a tourné ses caméras sur le ciel, pour capturer des nuages qui n’avaient jamais vraiment été observés sur Mars. Des nuages noctulescents.

J’avais, à l’époque, réalisé l’assemblage à partir des images jpeg immédiatement disponibles. Voici le résultat :

On Sol 2417 (May 25. 2019), Curiosity pointed her cameras toward the sky in order to catch clouds never really observed on Mars. Noctulescent clouds.

I had back in that time stitched the panorama from the jpeg pictures available then. Here is the result : 

Mais bon, bien qu’assez bon, le résultat n’est pas impeccable. Il m’a fallu beaucoup de travail sous Hugin pour que les images fusionnent bien entre elles.

Le temps passe et les images du Planetary Data System furent disponibles. J’ai pu enfin les travailler pour obtenir un résultat plus appréciable, que voici.

But, whereas quite good, the result is not clean. I had to work the frames quite a bit to have a seamless panoramic.

Time’s passing. Pictures from Planeteray Data System are available. I finally had the occasion to work them to give a better result, see bellow.

La différence est sensible, avec des détails plus fins également. Mais je ne pouvais pas m’arrêter là, et j’ai fait une version colorisée, dont les couleurs ont été prélevées sur diverses images, dont un jeu d’images Mastcam réalisées sur d’autres NLC.

We can catch the differences, with finer details. But, I couldn’t stop there, so, I made a colorized version, using various image like a set of Mastcam pictures taken on other NLC.

Orages du 18 Juin 2019

Un commentaire • Expédié le 23 juin 2019 à 14:47 dans MétéoOrageSoleil

Quand le temps-réel fait un joli croc-en-jambe à la modélisation…

Je m’explique.

Voici ce que le modèle Arôme prévoyait pour le département. De jolies cellules orageuses, jeunes et vigoureuses, allaient se former presque sous nos yeux, promettant un beau spectacle.

Modélisation numérique montrant le vent en surface avec des flèches, les rafales de vent en couleur et les zones de pluie, concernant la Dordogne et le Lot-et-Garonne.

D’ailleurs, ce soir là, le radar semble se diriger en partie vers cette modélisation. C’est le moment où je décide de partir, tranquilou, vers mon spot favori, qui ne m’aura vue que deux fois cette année (oui, les orages, vous êtes où là ???), c’est-à-dire : Malfourat.

Une petite cellule se forme sur le Lot-et-Garonne à proximité de la Dordogne

L’attente

Du coup, en attendant que les cellules se mettent doucement en place sur la limite 24-47, je me pose et photographie le joli coucher de Soleil, sur le thème, évident, de la convection.

Plus largement. On voit que ça se bouscule pas mal sur l’horizon. Mais je ne m’alarmerais pas plus que ça.

En fait, personne ne s’alarme. Je ne prends même pas comme signe évocateur cette silhouette d’ours, ou de loup, qui se dessine dans les nuages, en contre-jour.

Ni même sur la beauté de ces tours de cumulus congestus.


Je finis quand même pas regarder sur le radar. Et … euh…

QUOI ??

 

La détente

Je resterai un long, très long moment sur mon point de vue, à guetter l’horizon Ouest. A repérer les premiers flashs à mesure que la nuit s’immisce tout autour. Tentant quelques photos, sans succès. Trop clair. Peux pas tenter le 400 iso.

Finalement, de la foudre se manifeste, et je parviens à la photographier. Canal très rouge, car très loin.

Et le radar à l’heure correspondante :

Comme vous pouvez le voir, c’est loin. Une petite cellule tente de se former sur le « nez » du département de la Dordogne pendant ce temps.

Cela sera la séance photo la plus immobile et la plus zoomée que j’aie jamais fait depuis les coups de foudre extranuageux saisis depuis Notre-Dame-de-la-Garde, à Marseille. C’était un autre temps dans ma tête…


Nouvelle foudre. Un peu moins rouge, un peu plus proche. Constatez les nombreuses ramifications.

Pas mal de temps s’écoule. De nombreux clichés sont inintéressants.

J’ai oublié de préciser qu’un vent d’Est à décoiffer Crowley n’arrêtait pas de souffler.

Nouvel impact de foudre, bien plus lumineux. Regardez le début de structuration devenant visible avec l’avancée de l’obscurité.

A la faveur des très nombreux intranuageux, la structure de cet orage, assez particulier je dois dire car celui-ci, ou plutôt devrais-je dire, ceux-ci car il s’agit d’un complexe multicellulaire, s’est formé à l’étage moyen, planant à une hauteur inhabituelle. Raison pour laquelle ses courants ascendants (bases lisses) sont bien visibles, malgré la distance (100 km environ).

Et ici, on devine bien un arcus multicouche, avec des nuages laminaires.

La photo suivante est plus évocatrice.

Ainsi que la suivante encore.

Le radar à ce moment là ressemble à ceci.

Pour ensuite ressembler à ceci.

Deux lignes multicellulaires, donc une temporairement en arc au NE, s’organisent.

Je continue les clichés, en me déplaçant un peu, ouvrant un peu l’angle de champs. Spectacle toujours aussi impressionnant. Les coups de foudre sortent un peu plus de leur tanière.

Notez le nuage laminaire.

Je me déplace pour avoir une meilleure vue sur l’horizon NO, où désormais la majeure partie de l’activité électrique se concentre. Un peu plus de décharges qui se déroulent à l’horizontale (décharges rampantes). Signe que le multicellulaire est en phase d’étalement.

Le cliché ci-dessus sera le dernier véritablement bon de ce système orageux, qui m’aura tenue en haleine durant près de trois heures.

Je tenterai de photographier une jeune et éphémère cellule orageuse, un peu surprenante, passant à l’Est.

Visible ici sur le radar.

Celle-ci aura une courte durée de vie, mais sera très électrique, produisant un vrai spectacle au dessus de Monbazillac et son château.

C’est avec encore quelques décharges intranuageuses loin sur l’horizon Nord que je rentrerai. Sans essuyer la moindre goutte de pluie, par ailleurs.

 

 

(suite…)