Chez Damia Bouic

Meteosat Third Generation – Tentative de traitement

Aucun commentaire • Expédié le 28 octobre 2024 à 11:56 dans AstronomieMétéo

Récemment, un nouveau satellite d’observation météo géostationnaire a été mis en ligne pour remplacer le précédent. Il s’agit de Météosat Troisième Génération (MTG), qui succède donc, de façon étonnante et inspirée à Météosat Seconde Génération (MSG).

Après ce trait d’esprit fulgurant de ma part, quelques explications quand même : MSG possédait une résolution d’environ 1km sur la surface de la Terre (rendez-vous compte que le satellite est placé en orbite géostationnaire, soit à environ 36 000 km). Et avec une résolution temporelle de 15 minutes. Ce qui était pas mal à l’époque, où il remplaçait le tout premier Météosat, qui lui possédait une résolution spatiale de 2.5 km pour une résolution temporelle de 30 minutes).

Là, MTG possède une résolution spatiale de 500 mètres ! Et une résolution temporelle de 10 minutes. Ce qui est quand même pas mal, non ?

Tout est disponible via l’interface d’Eumetsat, qui a d’ailleurs considérablement évoluée depuis ces dernières années :

https://view.eumetsat.int/productviewer?v=default

Et je me suis dit allez, et si je refaisais ce que je faisais avec les images de MSG disponibles via l’antique Dundee ? A savoir, prendre une image en niveaux de gris haute résolution (le 500 m/px donc) pour la coloriser avec la plus faible résolution mais couleurs cette fois-ci (mais à 1km/px) ?

C’est chose faite, et je vous présente l’Europe de l’Ouest il y a quelques jours, le 25 Octobre, qui présente un enroulement très esthétique sur l’Atlantique :

Image satellite couleur de l'europe de l'ouest, couverte en partie de nuages, surtout l'Espagne et une partie de la France, ainsi que la totalite du Royaume-Uni et de l'Irlande, sous une dépression spirale particulièrement développée

Je tenais à vous montrer ceci, qui peut être une très bonne solution de remplacement pour les images MODIS (dont la résolution spatiale peut atteindre 250 m/px, certes), qui présentent souvent un effet de « banding » car les satellites AQUA et TERRA sont défilants.

Orages du 6 Mai 2023

Aucun commentaire • Expédié le 7 mai 2023 à 12:05 dans MétéoOrage

Alors ! Cela va faire 5 mois depuis l’épisode neigeux. Que s’est-il passé depuis ?

Pas grand chose.

Si, quand même : Bergerac c’est peut-être terminé. Pourquoi ? Parce que notre propriétaire, refusant de faire les travaux de notre logement classé non-décent par le département, à trouvé un prétexte pour reprendre le bail. Ainsi, nous avons jusqu’au mois d’Août pour trouver un logement, ailleurs.

On va donc dire que le moral c’est pas toujours ça. Mais faut tenir, et garder espoir. Des fois, des petits éclats de lumière viennent éclairer cette piste pas très bien éclairée qu’est le temps présent, comme le 6 Mai dernier, quand des orages se sont manifestés. C’était diurne, donc vous n’aurez pas de photos de foudre, mais vous aurez quand même quelques structures. Ainsi qu’une collection de grêlons.

Photos, explications, tout ça.

Il est 18h, et je me rends sur le balcon. Pour voir ceci :

Panorama grande dimension couvrant presque la moitié du ciel. Paysage de maisons individuelle et résidentielles avec des arbres entre elles. Dans le ciel, une forme nuageuse massive, en forme d'enclume, avec des remous et semblable à du coton sombre. Ciel un peu plus dégagé à droite permettant de voir des formations boursoufflées agitées.

Une belle cellule orageuse sur le Lot-et-Garonne, bien massive. On entendait de nombreux roulements de tonnerre en provenance de l’orage.

Du coup, je regarde le radar :

Imagerie radar sur le Nord de l'Aquitaine, de la Charente, du Limousin, dont voit les limites administratives. Bergerac est signalée au Sud-Ouest de la Dordogne. Au Sud, une tâche signale une cellule orageuse compacte. En pointillés, sa direction qui va vers la Nord. Cette cellule est fléchée par du texte qui dit : cellule qui est SUPER

En effet, ça a l’air bien costaud. Je me dois de faire une sortie pour voir comment ça va évoluer, d’autant que la nature supercellulaire de l’engin est possible, bien que difficile à renseigner.

Sur le site Béta, voici l’orage.

Paysage de champs en labours bordé par une route à gauche avec quelques maisons et des arbres de l'autre côté de cette route. Ciel encombré sur la plus grande partie de l'image, menaçant près de l'horizon avec beaucoup de contrastes. Plus haut, ciel plus homogène. A droite, ciel bleu.

Effectivement, difficile d’y voir une quelconque supercellule. Il manque plein d’éléments, comme une bande d’afflux, une tour convective enroulée sur elle-même, un nuage mur rotatif. Et ça manque clairement de dynamisme, dans le sens où les nuages avancent plutôt lentement.

Je m’intéresse un peu à ce qui se passe à l’Ouest, avec ce cliché très satisfaisant de rigueur symétrique.

Photo très symétrique avec autant de sol que de ciel, l'horizon étant au milieu, plat. Quatre bâches plastiques noires en bande filent vers le centre de l'image, en perspective. Les deux de droite sont percées pour laisser apparaitre des pousses. Le sol est terreux et labouré. Le Soleil est parfaitement au dessus et au centre, avec un ciel chargé de petits cumuls congestus, qui bouillonnent, ainsi que de nombreux nuages d'altitude fragmentés plus lisses.

Retour sur la cellule du Lot-et-Garonne qui a présent aborde la Dordogne. Elle devient plus menaçante. Mais…

Retour sur le Sud de l'horizon (route à gauche, qui borde le champs labouré). Ciel toujours aussi chargé, la base de l'orage apparaît maintenant clairement, menaçante.

Je regarde le radar et me dis que c’est bon, on va l’avoir.

Même image radar, un peu plus tard. La cellule progresse vers le Nord, presque contre Bergerac. La flèche dit : Y a de la grêle, sans doute va falloir s'accrocher

Mais plus à l’Ouest, ça bouillonne. Littéralement.

Zoom sur des congestus vus en ombre chinoise, contre-jour, dont les ombres tracent des rais de lumière devant eux.

Et cette cellule prends vite de l’ampleur, alors qu’elle était insoupçonnable au départ.

Un nuage d'orage en formation. La base est lisse et compacte. Le corps s'étire verticalement vers l'horizon et le sommet présente de nombreuses cumulifications.

Et de l’ampleur, elle va en prendre, son enclume va vite envahir le ciel jusqu’au zénith, plus loin même.

Et sur le radar, elle ne tardera pas à se montrer. Avec un effet désastreux sur la première cellule.

Même image radar, plus tard. Plus de cellules se forment sur le département, dont une à gauche de la première cellule. Fléchage qui dit : Deuxième cellule qui vient pomper l'énergie convective de la première. PAS SUPER. La flèche pointillés indique la nouvelle direction de la première cellule à l'Est de Bergerac qui évite la ville, et semble dire LOL NOPE. Un dernier fléchage, plus au Nord, dit : En tout cas, ça devait être SUPER sympa ici aussi

Deux nouvelles. Une mauvaise et une bonne. La mauvaise nouvelle c’est que la nouvelle cellule va littéralement pomper la source d’alimentation de la première cellule, qui perdra vite son apparent caractère supercellulaire et reprendra une route plus classique vers le Nord-Est et évitera Bergerac. La bonne nouvelle, c’est que cette seconde cellule, bien plus jeune, se montrera bien explosive et virulente.

Vue plus large, les nuages envahissent tout le ciel, le Soleil perce au travers des nuages à droite, avec de nombreux rais de lumière rendus visibles par les premières pluies émises par l'orage situé plus à gauche. On voit dans le champs labouré les quatre bâches plastique noires qui filent vers l'horizon.

Ce sera la dernière photo possible, la pluie commençait à tomber. Une petite dizaine de minutes plus tard, c’était le déluge, avec de la grêle, qui finira par tomber. Les gros « bam » sur la voiture m’indiquent que les grêlons sont de bonne taille.

Finalement, tout s’arrête, cette cellule continuera sa route vers le Nord-Est, en ayant dévoré au passage la première cellule observée plus tôt.

Maintenant, collection de grêlons, qui sont vraiment jolis. J’ai pu estimer leur dimension entre 2 et 2.5 cm.

Quatre grêlons reposent sur l'herbe, ceux-ci sont blancs et un peu craquelés. Un couteau suisse est posé juste en haut pour l'échelle et permettent de rendre compte de la taille des grêlons qui sont d'environ deux centimètres (deux largeurs de pouce environ).

Cette image est intéressante car on peut voir de nombreux grêlons fracturés, dévoilant leur intérieur avec plusieurs couches de croissance. Des couches transparentes correspondant à la fonte de la surface du grêlon puis son gel, et des couches blanches, correspondant à de la formation de glace sur la couche surfondue. A en voir le nombre de couche, je dirais que certains grêlons ont fait 4 aller-retour du sommet à la base du nuage, constamment repris par les courants ascendants et descendants de l’orage. Autre indice, cette fois sur la nature de l’orage : les grêlons sont globalement sphériques, ils ne sont pas groupés en grappes et ne présentent pas d’aspérités, qui sont souvent dans le cas contraire le signe de grêle formée au sein d’une supercellule.

Plein d'autres grêlons de tailles diverses, certains sont fracturés, laissant voir les couches concentriques de croissance. Le couteau suisse est aussi posé pour l'échelle, rendant compte des dimensions des grêlons, entre 1 à 3 centimètres environ.
Plein de grêlons accumulés au pied d'un mur, fracturés, entiers, mélangés à de la végétation qui a été hachée par leur chute.

Donc une sympathique sortie orageuse. J’espère que cette saison 2023 sera riche en phénomènes orageux, nocturnes de préférences car photographier la foudre, c’est mon grand plaisir. Mais je ne désespère pas de pouvoir aussi avoir de belles structures, comme des arcus, des nuages-mur, de la … tornade ? Bon, ne rêvons pas trop.

Orage du 18 Juin (et du 19)

Aucun commentaire • Expédié le 19 juin 2022 à 12:43 dans MétéoOrage

Point climato d’abord (parce que faut pas abuser non plus)

Depuis 2011, la température la plus élevée relevée au mois de Juin c’était le 28 du même mois et de la même année. Peu clair ? Je recommence : le jour le plus chaud du mois de Juin relevé à Bergerac-Roumanières (début des archives : 1990) c’était le 27 Juin 2011 avec 38,2°C. Ce record a été d’abord battu le 17 Juin 2022 avec une tx (température maximale) relevée à 38,4°C. Pour qu’ensuite le lendemain, soit le 18 Juin, ce record soit de nouveau battu, avec 39,5°C.
Qu’on soit bien clairs sur le sujet : c’est historique. Et cela montre une nouvelle fois le pouvoir du réchauffement climatique : des records de chaleur de plus en plus récents (tandis que les records de froid vieillissent).

Point photo ensuite (parce que ça fait plaisir quand même)

Après avoir regardé une seconde fois Matrix Resurrection (sérieux ce film est extra), j’ai ouvert les volets pour installer la moustiquaire et me rendre compte qu’en fin de compte, si si, on a de l’orage pour Bergerac. Ni une ni deux, je me prépare et je sors vers mon point de vue minute. Une cellule orageuse frôle Bergerac et les précipitations épargnent l’ouest de la ville. J’ai donc tout le loisir de photographier son activité électrique.

Galerie d’images :

Addendum : Orages du 19 Juin

Le département de la Dordogne étant placé en vigilance orange, non plus pour canicule mais pour de l’orage, j’ai du suivre la situation attentivement. Mais sans doute pas assez. Point radar pour bien comprendre le tour de passe-passe des orages pour me faire presque louper un truc dantesque.

Explications via le radar pluie. Première étape : le découragement par la diversion.

(suite…)

Chute de grêle 2 Juin 2022

Un commentaire • Expédié le 2 juin 2022 à 13:40 dans MétéoOrage

Vidéo d’une chute de grêle particulièrement forte associée à une probable supercellule, le matin du 2 Juin 2022. J’essaierai de détailler un peu plus l’article si possible.

Dans un mouchoir de poche

2 Commentaires • Expédié le 19 mai 2022 à 16:42 dans MétéoOrage

Orages du 18 et 19 Mai 2022

C’est un peu ainsi que je qualifierai cette situation de chasse immobile organisée à la va-vite hier soir.

Top Chef. C’est la fin de la 2nde épreuve, sur le thème de la tomate. Les candidats se sont surpassés pour ne pas se retrouver en dernière chance. J’aime beaucoup la proposition de Arnaud, épaulé par Dominique Crenn. Belle idée le sorbet tomate. Et- Attendez, ça flash là.

Je regarde le radar, et en effet, le groupe de cellules que je pistais depuis le début de la soirée, qui était sur les Landes, reprends en vigueur. Je pensais presque que je n’allais finalement pas sortir. Mais c’est le signal. Je m’habille, je prends le matos, la voiture et direction Malfourat. Sauf qu’une fois dans la voiture, je vois une goutte sur le pare-brise. Pas bon si je dois aller un peu loin, je me retrouverai à installer le matériel alors que la pluie tombe. Je me décide donc d’aller au site Béta, qui est à même pas 5 minutes en Clio.

La situation :

Imagerie radar sur le Sud-Ouest, montrant ma position par rapport à quelques cellules orageuse qui son positionnée sur l'Est Gironde. Un flèche me pointe disant "Moi en train de regarder Top Chef, Mais en fait ça flash, donc faut décoller". Une autre flèche indique les orages "Un group de cellules qui refuse de mourrir"

J’arrive sur le site. Difficile d’y voir quelque chose. Les manifestations électriques sont masquées par d’épais rideaux de pluie. La pluie d’ailleurs. Elle finit par tomber, accompagnées de rafales d’un vent tiède. Au radar c’est clair :

Image radar. Un flèche sur ma position qui dit "Bon ben y flotte"

Mais sur le radar, je vois qu’une zone sèche se situe à l’arrière. Et que je pourrai peut-être revenir dehors. En attendant, je me hasarde à quelques clichés depuis l’intérieur de la voiture. Jolis clichés, mais ça manque d’ampleur. Mais la suite promet d’être bien meilleure !

(suite…)

Moon & Thunder

2 Commentaires • Expédié le 16 mai 2022 à 12:19 dans AstronomieMétéo

Donc dans la nuit du 15 au 16 Mai, on a eu de l’orage. Certes pas tout à fait à Bergerac (du moins pour la partie exploitable), mais de l’orage quand même qui permet l’ouverture de la saison 2022. Puis en fin de nuit, une éclipse totale de Lune. La totalité se déroulant jusqu’au lever de Soleil, cette éclipse n’aura été que partiellement visible.

⚡️ Thunder

La journée du 15 Mai aura été une journée placée sous le signe de l’instabilité, assez marquée par moment. Plusieurs grappes de cellules emprunteront le chemin habituel du Pays Basque pour remonter vers le Nord-Est. Peu de cellules passeront vraiment sur Bergerac, à part un orage bref mais électrique en début de soirée. Un peu plus tard, la nuit tombée, mon regard voyait des flashs vers l’Est. Je me décide à organiser ma première sortie. À pieds, sur la Voie Verte. Trois photos, certes pas exceptionnelles, mais qui me permettent d’inaugurer le début de la saison orageuse 2022.

Moon

Nuit sans sommeil. Parce que. D’abord. Ensuite. Enfin. Bref.

Il est 4h30, l’éclipse de Lune commence. Et c’est dans une ambiance extrêmement moite, à peine une heure après une forte averse, que j’installe mon matériel, au bord d’un champ. Celui qu’on voit à l’arrière-plan de ce blog incroyable, avec le gros coup de foudre (et sous réserve de modifications du thème actuellement en place). Durant le trajet, la voiture a traversé des bancs de brouillard, et les essuie-glace devaient être en marche car le taux d’humidité était tel que l’eau se condensait sur le pare-brise à vue d’œil. 15°C, HR à 98%, point de rosée à peine plus bas que la température ambiante, et absence totale de vent.

Paysage sombre, avec un champs de blé dans le noir. Au fond, d'inquiétantes silhouettes d'arbres noyés dans le brouillard baignent dans la lueur blafarde de la Lune, plus haut dans le ciel. Celle-ci perce au travers d'une couche nuageuse peu importante.

Conditions un peu difficiles. Plusieurs bancs de nuages défilent devant la Lune grisée et échancrée. Quelques clichés sont possibles cela dit.

Disque lunaire dont la partie en haut à gauche est mordue par une ombre. quelques nuages semblent survoler la scène

(suite…)