Une nouvelle année s’achève, une nouvelle année commence. Laissant derrière nous les 10’s et ouvrant les 20’s (même si *ahem* la décennie n’est pas terminée…). Je me suis permise donc avec ce visuel de mettre à l’honneur l’Art Déco, que j’aime tout particulièrement (sic !).
Année qui fut très décevante sur le champs des orages. Si 2018 fut une année incroyable, l’année suivante, fut au contraire -elle- incroyablement pauvre en activité kéraunique. Preuve en est : le dernier article date de … Juin.
Alors certes, il y avait aussi mon travail d’imagerie spatiale. Il a été maintenu, tout au long de l’année, même si cela n’a pas été suffisant pour le publier ici-même. Je me suis tournée vers les images brutes de la sonde Parker Solar, de la NASA, chargée d’étudier le champs de poussières et la couronne solaire à l’intérieur de l’orbite de Mercure. Les images de cette mission sont tout bonnement magiques, à tel point que je m’en suis occupée.
Voici quelques unes de ces images, colorisée, avec la Terre, en son centre. Le Soleil est lui, à gauche, hors cadre (imaginez-le à environ 1200 px en dehors du bord gauche) :
J’ai également plusieurs vidéos en cours de préparation. Voici un exemple ci-dessous, et en avant-première 🙂
J’avais commencé à travailler sur une gigantesque mosaïque martienne, produite par Curiosity, début Décembre. Mais je n’ai pas pu continuer, pour le moment, car mon père est décédé, le 6. Je ne ferai pas de paragraphe spécial à ce sujet, ce blog est dédié à mes productions, pas mes confidences personnelles. Je compte toutefois parvenir à produire cette mosaïque exceptionnelle.
Cette année, bien que compliquée à plusieurs points de vue, m’aura permis toutefois de retrouver un télescope. Un 200/1000 sur EQ5.
Pour finir, quelques images non publiées, d’activité orageuse. Trop peu d’images pour qu’elles figurent dans leur propre article, mais elles se devaient d’être publiées.
Pas de point statistique visites blog et site. Celles-ci sont suffisamment mauvaises pour ne pas en plus les féliciter !
J’espère que nous passerons toustes une belle année 2020.
Damia Bouic
Quand le temps-réel fait un joli croc-en-jambe à la modélisation…
Je m’explique.
Voici ce que le modèle Arôme prévoyait pour le département. De jolies cellules orageuses, jeunes et vigoureuses, allaient se former presque sous nos yeux, promettant un beau spectacle.
D’ailleurs, ce soir là, le radar semble se diriger en partie vers cette modélisation. C’est le moment où je décide de partir, tranquilou, vers mon spot favori, qui ne m’aura vue que deux fois cette année (oui, les orages, vous êtes où là ???), c’est-à-dire : Malfourat.
Du coup, en attendant que les cellules se mettent doucement en place sur la limite 24-47, je me pose et photographie le joli coucher de Soleil, sur le thème, évident, de la convection.
Plus largement. On voit que ça se bouscule pas mal sur l’horizon. Mais je ne m’alarmerais pas plus que ça.
En fait, personne ne s’alarme. Je ne prends même pas comme signe évocateur cette silhouette d’ours, ou de loup, qui se dessine dans les nuages, en contre-jour.
Ni même sur la beauté de ces tours de cumulus congestus.
Je finis quand même pas regarder sur le radar. Et … euh…
QUOI ??
Je resterai un long, très long moment sur mon point de vue, à guetter l’horizon Ouest. A repérer les premiers flashs à mesure que la nuit s’immisce tout autour. Tentant quelques photos, sans succès. Trop clair. Peux pas tenter le 400 iso.
Finalement, de la foudre se manifeste, et je parviens à la photographier. Canal très rouge, car très loin.
Et le radar à l’heure correspondante :
Comme vous pouvez le voir, c’est loin. Une petite cellule tente de se former sur le « nez » du département de la Dordogne pendant ce temps.
Cela sera la séance photo la plus immobile et la plus zoomée que j’aie jamais fait depuis les coups de foudre extranuageux saisis depuis Notre-Dame-de-la-Garde, à Marseille. C’était un autre temps dans ma tête…
Nouvelle foudre. Un peu moins rouge, un peu plus proche. Constatez les nombreuses ramifications.
Pas mal de temps s’écoule. De nombreux clichés sont inintéressants.
J’ai oublié de préciser qu’un vent d’Est à décoiffer Crowley n’arrêtait pas de souffler.
Nouvel impact de foudre, bien plus lumineux. Regardez le début de structuration devenant visible avec l’avancée de l’obscurité.
A la faveur des très nombreux intranuageux, la structure de cet orage, assez particulier je dois dire car celui-ci, ou plutôt devrais-je dire, ceux-ci car il s’agit d’un complexe multicellulaire, s’est formé à l’étage moyen, planant à une hauteur inhabituelle. Raison pour laquelle ses courants ascendants (bases lisses) sont bien visibles, malgré la distance (100 km environ).
Et ici, on devine bien un arcus multicouche, avec des nuages laminaires.
La photo suivante est plus évocatrice.
Ainsi que la suivante encore.
Le radar à ce moment là ressemble à ceci.
Pour ensuite ressembler à ceci.
Deux lignes multicellulaires, donc une temporairement en arc au NE, s’organisent.
Je continue les clichés, en me déplaçant un peu, ouvrant un peu l’angle de champs. Spectacle toujours aussi impressionnant. Les coups de foudre sortent un peu plus de leur tanière.
Notez le nuage laminaire.
Je me déplace pour avoir une meilleure vue sur l’horizon NO, où désormais la majeure partie de l’activité électrique se concentre. Un peu plus de décharges qui se déroulent à l’horizontale (décharges rampantes). Signe que le multicellulaire est en phase d’étalement.
Le cliché ci-dessus sera le dernier véritablement bon de ce système orageux, qui m’aura tenue en haleine durant près de trois heures.
Je tenterai de photographier une jeune et éphémère cellule orageuse, un peu surprenante, passant à l’Est.
Visible ici sur le radar.
Celle-ci aura une courte durée de vie, mais sera très électrique, produisant un vrai spectacle au dessus de Monbazillac et son château.
C’est avec encore quelques décharges intranuageuses loin sur l’horizon Nord que je rentrerai. Sans essuyer la moindre goutte de pluie, par ailleurs.
En ayant quelques peu marre de passer à côté de choses intéressantes, je me suis dit que ça suffisait. Les situations anticycloniques en Dordogne sont favorables aux phénomènes d’inversions (c’est à dire aire froid surmonté d’une couche d’air moins froid, voire doux). La conséquence : des brouillards se forment dans les vallées, et les collines émergent. Donc forte possibilité d’avoir une mer de brouillard, phénomène que je n’avais plus photographié avec attention depuis mes sorties sur le Mont Puget. C’est dire !
N’ayant pas de véhicule, j’ai décidé de prendre mon vélo pour aller à Creysse, une petite commune où j’ai passé une bonne partie de ma vie enfantine et adolescente. Je connais donc très bien les lieux. Et les points de vue potentiels.
Je me lève à 7h du matin, et je décolle à 8h, dans le jour naissant, et un brouillard dont la visibilité n’excédait pas les 100 m.
Arrivée à Creysse, je tente un point de vue situé au Château de Tiregand. Mais le brouillard y est présent, « ça ne perce pas » comme on dit dans le jargon. Je prolonge mon chemin sur le hauteurs, et décide d’aller voir un autre point de vue, situé un peu plus haut. Celui-ci est aussi immergé. Entretemps, en haut d’une petite montée, je me retrouve au niveau exact de la limite brouillard/air clair.
Et c’est au moment du lever du Soleil, qui se déroule derrière un chêne.
Je tente mon va-tout en direction de Saint-Sauveur-de-Bergerac. Il y a quelques endroits bien dégagés, du moins dans mes souvenirs. Je traverse de nouveau l’interface. Beaux contrastes avec le Soleil à peine levé.
Et j’arrive dans une zone clairement dégagée, sans la moindre brume. La mer de brouillard se devine.
Mais cela ne me suffit pas. Je DOIS dominer la vue. Et c’est en prenant un chemin agricole que je me retrouve au sommet d’une colline, près d’un ancien moulin ou en tout cas, un vieil édifice datant du XIXème siècle. Bingo !
Ce 13 Juillet, nous profitions d’un répit pour aller profiter du littoral atlantique, à Carcans-plage, un bel endroit que j’ai connu durant mon adolescence, nimbé de pins maritime, de sable, de plages à perte de vue, et du miroir de l’Océan Atlantique. Cela me manquait terriblement, et j’ai enfin pu mettre fin à une impatience longue de plusieurs années.
Donc les photos, sans doute pas très exceptionnelles, mais du moins mes premiers clichés de cet endroit chargé en souvenirs 🙂
Les dunes de sable du cordon littoral qui freinent l’érosion côtière.
Celles-ci sont recouvertes d’une végétation particulière : l’oyat, connu pour son rôle fixateur du sable avec son réseau de racines.
Descente des dunes et arrivée sur la plage.
Avant même que le rover Curiosity n’arrive sur Mars, la description des caméras couleurs me faisait rêver. Et rapidement, je me suis mise à imaginer les merveilleuses images que l’on pourrait obtenir d’un coucher ou d’un lever de Soleil sur Mars.
Sol 956, 15 Avril 2015. Trois ans. Il aura fallu attendre trois ans avant que l’équipe en charge de la mission daigne ENFIN pointer les puissantes MASTCAM vers un coucher de Soleil. Et il va sans dire que les images sont merveilleuses.
Ces images sont arrivées en noir et blanc, avec matrice de Bayer. Il m’aura donc fallu les passer à la moulinette Gimp et G’MIC pour reconstruire les couleurs. Un passage dans Pixelmator pour retirer les horribles bandes verticales blanches dues à la surcharge dans les pixels. Un coup d’antibruit pour enlever les artéfacts de la matrice de Bayer, et voilà !
Voici les images de ce sol, toutes en format PNG. Les deux dernières vues ont été faites avec la Mastcam100.
Way before Curiosity’s Mars landing, the color camera description made me dream. And quickly, I had imagine what wonderful pictures we can get of sunset or sunrises on Mars.
Sol 956, 15th April of 2015. Three years. We had to wait three years before the team who is charge of the mission dare AT LEAST pointing the powerful MASTCAM toward a sunset. And I have to say, theses images are gorgeous !
Theses images came in black and white, with a Bayer matrix. I had to process them through Gimp and G’MIC in order to rebuild the colors. A little processing in Pixelmator to remove these ugly white stripes due to pixels overloading. A little bit of denoising to remove Bayer matrix artifacts, et voilà !
Here is the images of this sol, all in PNG format. The two last frames were taken by Mastcam100.
EDIT : Une planche pour montrer les différences entre un coucher de Soleil sur Terre, et sur Mars. L’angle de champs est strictement le même, ainsi que les proportions. Il est fascinant de se dire que c’est la même étoile que l’on voit sur les deux images. Deux mondes, Un Soleil.
A board to show differences between a sunset on Earth and Mars. The field of view is strictly the same, also the proportions. It is fascinating to tell ourselves that this is the same star we are seeing on these two pictures. Two worlds, one Sun.
EDIT 2 [08/12/2017] : Planche refaite avec une image provenant du Planetary Data System, montrant une image de bien meilleure qualité. Board remastered with a picture from the Planetary Data system, showing an improved quality of the picture.
Comme chaque année ou presque, comme devenu une tradition sur ce blog, ma petite contribution à la Journée de la Terre. Comme à mon habitude, je met en avant ma Terre cerclée d’Anneaux.
Voici donc un portrait inédit depuis l’espace. C’est la Terre telle qu’elle est lors du Solstice d’Eté Boréal, avec l’ombre des Anneaux qui se projète sur l’hémisphère Sud. Notez au passage la couleur de cette partie de l’hémisphère, rougeoyante, à cause de l’absorption de la lumière solaire au travers des Anneaux.
Et une photo prise cette après-midi, depuis Dijon, avec un ciel bien bleu, qui permettait une belle observation de l’Arche.