Comme souvent lors d’un saros, une éclipse de Lune (cf. article précédent) est rarement seule et bien souvent, est accompagnée d’une éclipse solaire. Elle peut être totale, annulaire, ou partielle quand l’ombre de la Lune ne touche pas la Terre, mais que la zone de pénombre rase quand même le globe.
C’est ce qu’il s’est passé ce Samedi 29 Mars en fin de matinée, avec une belle éclipse partielle, visible depuis l’Hexagone.
Cet éclipse c’était un peu un crash-test d’uns des protocoles que j’emploierais lors de l’éclipse -totale cette fois-ci- espagnole, le 12 Août 2026. Cette date est gravée dans le marbre, je n’en démordrai pas, j’irais la voir ! Quel est le protocole ? Prendre 10 images toutes les 10 minutes. Le but de prendre 10 images ? Les accumuler (alignement et addition) pour obtenir une image plus fine qui permet, en partie du moins, d’effacer la turbulence atmosphérique.
L’installation, vous la connaissez à force : télescope Sky-Watcher 200/1000 sur EQ5, filtre Astrosolar pleine ouverture, le 70D au foyer. Prises de vues à 100 Iso, 1/5400.
Le traitement : pour chaque lot d’images (10 pour la plupart des phases, 15 lors du maximum) alignement et addition dans Lynkeos, application d’un masque flou, et envoi dans Darktable pour traitement des rendus finaux afin de mettre la balance de blancs sur du très chaud (pour éliminer le rendu froid de l’Astrosolar). Assemblage dans Gimp pour concevoir la planche ci-dessous.
Et ici, le maximum du phénomène, dans une image presque à 100%. Constatez la granulation solaire (ainsi que du bruit aussi…), de nombreuses tâches dont une particulièrement grosse à gauche. Le rebord lunaire n’est évidemment pas parfaitement lisse, mais montre des aspérités : les reliefs de la Lune.
Même si c’est pas du grand spectacle, ça reste toutefois le genre d’évènements que je ne veux pas rater. J’ai toujours été passionnée par les éclipses, surtout du Soleil, ma première observation remontant au 10 Mai 1994. Le Soleil s’était couché alors qu’il était éclipsé. Je garderai toujours en tête cette image de notre Soleil se couchant en croissant. J’ai été accrochée à ce moment-là. Et à me dire : à quand la prochaine ?
Et actuellement, la prochaine, c’est le 12 Août 2026, en Espagne. Je compte y aller, y séjourner, et enfin vivre ce rêve de toute une vie : la nuit en plein jour et cette sensation de vertige que de voir l’atmosphère se déployer autour d’un puits sombre. Le rendez-vous est pris !
Le Soleil est en colère.
Un pic d’activité comme on en avait plus vu depuis des décennies.
A sa surface, ça bouillonne, ça maelström, les lignes de champs magnétiques, parcourues de plasma surchauffé, éclatent.
Fracas. Explosions.
Et dans le silence absolu du vide spatial, la couronne elle-même, portée à plusieurs millions de degrés Celsius, est emportée.
En direction de la Terre.
Le lendemain, je décide d’immortaliser un groupe de taches solaire gigantesque.
Nous sommes le Vendredi 10 Mai 2024. A la veille de mon anniversaire, où je célébrerai 39 années passées à la surface de ce monde. J’ai sorti mon télescope 200/1000 équipé de son filtre Astrosolar pleine ouverture pour immortaliser cette image incroyable du Soleil, avec un groupe de tache immense. De mémoire, le dernier aussi gros date de 2003, quand à cette époque là, je faisais des relevés au dessin de l’astre du jour.
Détails de l’image : acquisition sur Canon EOS 70D, au foyer. 20 images alignées, empilées et traitées dans Lynkeos, avec un post-traitement dans Darktable.
Ce groupe de taches solaire est responsable de plusieurs éruptions solaires de classes M et X. C’est à dire de puissantes éruptions, capables de provoquer d’importantes aurores polaires.
Les particules solaires, chargées, ionisées, traversent avec fulgurance le vide interplanétaire. Elles semblent pouvoir voyager à tout allure, tout droit dans les confins du Système Solaire. Mais quelque chose se produit auquel elles ne s’attendaient pas. Un champs magnétique les dévie. Pas n’importe lequel. Le notre. Celui dont l’existence a permis à la vie d’émerger.
Mais elles sont nombreuses, très nombreuses, parcourues de charges électrostatiques pouvant faire plier n’importe quel champs. Elles poussent elles poussent. Elles semblent vouloir toucher la Terre. Finalement, la Terre gagne.
Sur les forums d’Infoclimat, dans le sujet consacré au suivi de l’activité solaire, c’est un bouillonnement. Cette activité solaire n’est pas passée inaperçu dans l’œil des spécialistes. Et il est annoncé un formidable spectacle nocturne. En effet, la bouffée de particules solaire sera telle que des aurores boréales pourraient être visible en France. Partout en France. Je suis tout ceci avec attention, étant moi-même membre active au sein de la communauté de passionné.e.s de météo, dont l’association fêtera ses 20 ans, le 11 Mai également.
Je me dis que cette fois-ci, je vais faire les choses bien. Trouver un très bon point de vue dans les alentours de Saint-Astier. Et j’en trouve un : au sommet du village Léguillac-de-l’Auche, au lieu-dit Les Granges. Et le ciel est au beau fixe, avec des hautes-pressions depuis quelques jours, l’air est sec, sans nuages. Et la Lune est encore jeune, donc elle ne va trop gêner les observations.
Le repas terminé, je me dirige vers ce point de vue inédit pour moi. Le Soleil est déjà couché, le crépuscule est là, mais il s’éteint de minute en minute.
Remarquable point de vue, bien dégagé sur presque tous les horizons.
Les particules solaires survolent les pôles terrestres, suivant les lignes du champs magnétique de la planète. Mais elles vont vite, très vite. Trop vite. Et de nouveau, quelque chose auquel elles ne s’attendent pas. Elles reculent, elles repartent vers la Terre. Elles pourraient presque la toucher.
Le ciel s’assombrit. Mes yeux croient distinguer quelque chose. Serait-ce ?
Les particules solaires heurtent violemment d’autres particules, des atomes. Des électrons sont éjectés de leurs orbites. Ce faisant, des photons sont produits, qui partent déjà à la vitesse considérable de 299 792 kilomètres par seconde.
J’ai du mal à y voir, je prends une photo.
Patience.
Je prends une autre photo.
Les photons sont tellement nombreux que les ténèbres s’illuminent. De partout.
Oui ! C’est bien ça. L’aurore boréale est là. Fantomatique. Presque insaisissable au regard. Je n’en reviens pas.
Une autre photo. Vite !
Je n’en crois pas mes yeux. Enfin ! Une aurore boréale ! La toute première de ma vie. Je me précipite, je ne veux rien manquer.
Je ne le sais pas encore, mais je m’apprête à vivre l’une des nuits les plus inoubliables de mon existence.
Du 16 au 23 Juillet se tenait la quarantième édition des Rencontres Nationales de l’association Infoclimat, association à laquelle votre aimable servitrice (quoi ?) adhère et contribue. Lieu de la rencontre ? Dans le Lot, au Manoir de Foussac. Je me disais que ce serait bête de ne pas venir. Donc c’est pour ma part du 19 au 22 Juillet que j’ai participé à ce séjour dans mon département oriental voisin. Et je commence le récit par
Je prends la route vers les 11h, et j’arrive au gîte vers les 15h environ.
Attendez attendez. J’ai oublié un truc là. Depuis une semaine des incendies sévissent en forêt des Landes. Du jamais vu. Durant toute la durée de ces feux de forêt, les cendres étaient rejetées soit vers l’Atlantique, soit vers le Sud. Jusqu’à la nuit précédent mon départ, où les vents ont basculé vers l’Est, apportant une atmosphère franchement polluée, brumeuse, accompagnée d’odeurs caractéristiques de bois brûlé. Le tout avec une couche de nuages bas, qui se disloquera d’heure en heure. Deux photos.
Le disque solaire, pris « comme ça », sans filtre ni rien. Couleur dorée, et tâches solaires bien visibles. Plus bas, vue large qui montre bien l’ambiance de ce matin là.
C’est important pour la suite et les prochaines images surtout. Reprise du récit : je tablais sur une arrivée vers 14h, mais c’était sans compter un gros ralentissement sur la route, qui me fera perdre du temps et qui mettra la mécanique de ma vieille gimbarde à rude épreuve.
Le reste de l’après-midi, rien de spécial, j’avais piscine. On dit que le soir des orages se présenteraient. C’est donc normal qu’en début de soirée nous décidâmes de nous rendre sur un joli point de vue, qui est un peu le Malfourat du coin, afin de voir si ça tonnerait pas un peu par là.
On attends, on attends, et on attends encore. Tout semble se passer sur la Dordogne, et plus spécifiquement du côté de Bergerac. Je bouillonne un peu intérieurement.
Puis, à l’approche des minuit et demi, de l’activité s’invite au Sud de notre position. Toute l’équipe accourt avec son matériel photo, pour saisir tout ça. Et- bon allez, les photos.
Notez les teintes au couleurs cuivrées particulièrement saturées, ainsi que la couche plus opaque entre la base orageuse et le sol. Ce sont les panaches de fumée provenant des incendies qui en sont la cause. Je n’avais jamais vu ça.
Après, la pluie se mettra à tomber. Retour au gîte. Dodo.
Il s’en est fallu du temps pour que je daigne sortir mon 200/1000 équipé d’un filtre solaire pleine ouverture pour tirer le portrait du Soleil.
Donc le voici. C’était le 9 Mai 2022, à 13h09 (11h09 UTC).
Je l’admets, depuis mon installation à Bergerac depuis 2015, je ne poste plus autant de photos qu’avant. Depuis mon départ de la Provence en fait. Que ce soit Dijon ou Bergerac, ces régions sont bien moins inspirantes pour moi en terme photographique. Ce blog se réveille à l’occasion d’images de Mars, ou de chasse à l’orage fructueuse. Mais à part ça, pas grand chose. Bref.
Toutefois, hier j’avais l’appareil photo qui me démangeait car il y avait des choses intéressantes. Du brouillard. Du givre. De l’ambiance hivernale comme on les aime (non ?).
Sortie en matinée par -3.8°C pour s’imprégner de l’ambiance froide et monochrome de ce matin d’hiver.
Puis le Soleil commence à faire son apparition, doucement, rajoutant quelques touches colorées à cette ambiance.
(suite…)Sol 177, le commencement d’un nouveau Sol sur Mars, au cratère Jezero, où siège le rover Perseverance. Notez le halo bleuté autour du Soleil levant (surexposé ici). La carte postale ci-dessous est une projection rectilinéaire d’une image plus grande, trouvable ici.
Sol 177, the start of an other Sol on Mars, at Jezero crater, where Perserverance rover journey is happening. Notice the blue haze around the -overexposed- rising sun. The postcard bellow is a rectilinear projected version of a much bigger picture, which is here.