En ayant quelques peu marre de passer à côté de choses intéressantes, je me suis dit que ça suffisait. Les situations anticycloniques en Dordogne sont favorables aux phénomènes d’inversions (c’est à dire aire froid surmonté d’une couche d’air moins froid, voire doux). La conséquence : des brouillards se forment dans les vallées, et les collines émergent. Donc forte possibilité d’avoir une mer de brouillard, phénomène que je n’avais plus photographié avec attention depuis mes sorties sur le Mont Puget. C’est dire !
N’ayant pas de véhicule, j’ai décidé de prendre mon vélo pour aller à Creysse, une petite commune où j’ai passé une bonne partie de ma vie enfantine et adolescente. Je connais donc très bien les lieux. Et les points de vue potentiels.
Je me lève à 7h du matin, et je décolle à 8h, dans le jour naissant, et un brouillard dont la visibilité n’excédait pas les 100 m.
Arrivée à Creysse, je tente un point de vue situé au Château de Tiregand. Mais le brouillard y est présent, « ça ne perce pas » comme on dit dans le jargon. Je prolonge mon chemin sur le hauteurs, et décide d’aller voir un autre point de vue, situé un peu plus haut. Celui-ci est aussi immergé. Entretemps, en haut d’une petite montée, je me retrouve au niveau exact de la limite brouillard/air clair.
Et c’est au moment du lever du Soleil, qui se déroule derrière un chêne.
Je tente mon va-tout en direction de Saint-Sauveur-de-Bergerac. Il y a quelques endroits bien dégagés, du moins dans mes souvenirs. Je traverse de nouveau l’interface. Beaux contrastes avec le Soleil à peine levé.
Et j’arrive dans une zone clairement dégagée, sans la moindre brume. La mer de brouillard se devine.
Mais cela ne me suffit pas. Je DOIS dominer la vue. Et c’est en prenant un chemin agricole que je me retrouve au sommet d’une colline, près d’un ancien moulin ou en tout cas, un vieil édifice datant du XIXème siècle. Bingo !
Une simple image des strates d’un monticule rocheux de plusieurs mètres de haut sur le site de Murray Buttes, pris par Curiosity au Sol 1454.
A simple image of layers from a pile of rocks, high of meters on the Murray Buttes site taken by Curiosity on Sol 1454.
Les images de la caméra de Juno, nommée JunoCam, sont assez particulières, et à vrai dire inhérente à la construction de la sonde : celle-ci tourne sur elle-même, à raison de plusieurs tours par minutes. Donc prendre des clichés de l’astre comme le ferait Cassini est juste impossible. Il a fallu donc trouver une petite astuce, consistant à scanner le ciel durant plusieurs rotations, sur plusieurs lignes, pour couvrir suffisamment de champs. Mais cela aurait été encore assez facile si une difficulté supplémentaire ne s’était pas ajoutée : le capteur CCD est en noir et blanc, et les filtres colorés directement disposés dessus, ce qui produit des bandes RVB, sur une longue image verticale.
Images from the camera of Juno, named JunoCam, are very particular, and linked to the design of the spacecraft : this on is rotating on herself, a few turn per minutes. So, taking pictures like Cassini is doing is impossible. Engineers have to find a solution, consisting in scanning the sky during several rotations, on several lines, to cover a decent field. But assembling a picture would have been easy if there wasn’t an extra difficulty : the sensor is in black and white, and color filters are directly on it, which is leading to RVB bands, on a long vertical image.
Ci-dessous, image brute, avec à sa droite les bandes colorisées pour indiquer leurs positions. Below, a raw image, with a colorized one of the to indicate the scheme.
Le traitement a été très compliqué, car entre chaque scan de Jupiter, la sonde se déplace, et vite, ce qui engendre des effets de parallaxe sur l’astre, presque impossible à corriger. J’ai donc du bricoler un peu, découper les bandes, les assembler le plus précisément possible et reconstituer trois couches RVB. Mais on voyait encore des défauts. J’ai donc choisi d’utiliser une méthode R-RVB, consistant à utiliser la couche rouge en guise de luminance. Et flouter légèrement la base RVB, pour noyer les défauts (qui étaient de quelques pixels). Voici le résultat. La 1ère image montre la version R-RVB sans accentuation. La 2nde avec accentuation et équilibrage des couleurs. La 3ème, couche rouge seule, accentuée.
The processing was very very hard, because between each scan of Jupiter, the spacecraft is moving her orbit, which lead to parallax on the body, nearly impossible to correct. I had to improvise, cut out each band, stitching them together the most precisely possible and reconstruct three RGB layers. But there was still artifacts. I choose to use a R-RGB method, consisting in using the red layer as luminance. And blur a little the RGB basis, to erase some artifacts (which are a few pixels). Here is the result. The first image is showing the R-RGB version without accentuation. The second one with enhancement and color balance. The third is the red layer, enhanced.
Au Sol 1419, Curiosity a utilisé sa caméra à la focale la plus élevée (donc la plus « grossissante ») sur les buttes Murray, et quelque chose situé en arrière-plan. Ce quelque chose ne couvre qu’une petite surface mais en dis long sur les dimensions du site. Devant, un morceau d’affleurement rocheux avec de multiples strates, qui, telles un livre, renseignent sur l’histoire aréologique de Mars. Plus loin, un autre affleurement. Et plus loin encore, d’autres éléments, qui nous paraissent insignifiants mais qui sont des collines de plusieurs centaines de mètres de haut. Et il y en a plein. Plus loin encore, les pentes d’Aeolis Mons, couvertes de rides, qui sont autant de vallons encaissés, profonds de plusieurs centaines de mètres ! Enfin, la crête de la montagne, qui nous surplombe probablement de mille mètres, voire plus. Mars, c’est la démesure. Et cette vue spectaculaire en saisi toute l’infime beauté.
On Sol 1419, Curiosity used her camera with the longest focal, on Murray Buttes and something in background. This something is cover only a few area but tells us a lot on the scales of this site. Front of us, a piece of outcrop with multiple layers, which, like a book, talks about martian areological history. Beyond, an other outcrop. And farther, more elements, which can appear little but are hills, tall of hundred of meters. And there are a lot. Much more farther, the slopes of Aeolis Mons, covered with some sort of ripples, which are in fact deep valleys, with hundred of meters of depth. Finally, the mountain ridge, which dominate us probably from a thousand of meters, even more. Mars, this is excessiveness. And this spectacular shot is giving us all of its subtile beauty.
Une carte postale du Sol 1421, effectuée à la Mastcam34 par Curiosity. Rajout de ciel sur une reprojection rectilinéaire du panorama 360° du site, près des Buttes Murray. Le Mont Sharp et le Mont Aeolis sont parfaitement visibles, et au sol, l’ombre du rover.
A Postcard at Sol 1421, made with Mastcam34 by Curiosity. Sky added on a rectilinear reprojected version of this 360° panoramic, near Murray Buttes. Mount Sharp and Aeolis Mons are clearly visible, and on the ground, rover shadow.
Mars et les images de Curiosity. Cela faisait longtemps, n’est-ce pas ? J’ai décidé de revenir dans une production plus régulière d’images qu’avant. En effet, j’avais marqué une pause, ne me contentant que d’assembler quelques panoramas de temps à autres. Donc considérez que je suis de retour 🙂
Pour fêter ceci, une carte postale, crée à partir de ce panorama Navcam complet pris au Sol 1417, alors que le rover approchait des Buttes Murray, ce défilé rocheux que l’on peut voir au centre. Travail dans Gimp pour la reconstruction du ciel, et de la mise en couleur, qui est l’unes de celles qui m’aura demandé le plus de travail (j’ai vraiment poussé les détails colorés pour le corps du rover).
Mars and Curiosity’s pictures. Been a long time, uh ? I decided to come back into a more intense production. Actually, I made a big break, allowing myself to a few panoramas from time to time. So, consider I’m back 🙂
To celebrate this, a Postcard of this full Navcam panoramic taken on Sol 1417, when the rover was approaching Murray Buttes, some vertical outcrops we can see at the center of the picture. Processing in Gimp for sky reconstruction and colorization, which was one of the most consuming time to do (I really pushed forward the color details on the rover body).