Alors ! Cela va faire 5 mois depuis l’épisode neigeux. Que s’est-il passé depuis ?
Pas grand chose.
Si, quand même : Bergerac c’est peut-être terminé. Pourquoi ? Parce que notre propriétaire, refusant de faire les travaux de notre logement classé non-décent par le département, à trouvé un prétexte pour reprendre le bail. Ainsi, nous avons jusqu’au mois d’Août pour trouver un logement, ailleurs.
On va donc dire que le moral c’est pas toujours ça. Mais faut tenir, et garder espoir. Des fois, des petits éclats de lumière viennent éclairer cette piste pas très bien éclairée qu’est le temps présent, comme le 6 Mai dernier, quand des orages se sont manifestés. C’était diurne, donc vous n’aurez pas de photos de foudre, mais vous aurez quand même quelques structures. Ainsi qu’une collection de grêlons.
Photos, explications, tout ça.
Il est 18h, et je me rends sur le balcon. Pour voir ceci :
Une belle cellule orageuse sur le Lot-et-Garonne, bien massive. On entendait de nombreux roulements de tonnerre en provenance de l’orage.
Du coup, je regarde le radar :
En effet, ça a l’air bien costaud. Je me dois de faire une sortie pour voir comment ça va évoluer, d’autant que la nature supercellulaire de l’engin est possible, bien que difficile à renseigner.
Sur le site Béta, voici l’orage.
Effectivement, difficile d’y voir une quelconque supercellule. Il manque plein d’éléments, comme une bande d’afflux, une tour convective enroulée sur elle-même, un nuage mur rotatif. Et ça manque clairement de dynamisme, dans le sens où les nuages avancent plutôt lentement.
Je m’intéresse un peu à ce qui se passe à l’Ouest, avec ce cliché très satisfaisant de rigueur symétrique.
Retour sur la cellule du Lot-et-Garonne qui a présent aborde la Dordogne. Elle devient plus menaçante. Mais…
Je regarde le radar et me dis que c’est bon, on va l’avoir.
Mais plus à l’Ouest, ça bouillonne. Littéralement.
Et cette cellule prends vite de l’ampleur, alors qu’elle était insoupçonnable au départ.
Et de l’ampleur, elle va en prendre, son enclume va vite envahir le ciel jusqu’au zénith, plus loin même.
Et sur le radar, elle ne tardera pas à se montrer. Avec un effet désastreux sur la première cellule.
Deux nouvelles. Une mauvaise et une bonne. La mauvaise nouvelle c’est que la nouvelle cellule va littéralement pomper la source d’alimentation de la première cellule, qui perdra vite son apparent caractère supercellulaire et reprendra une route plus classique vers le Nord-Est et évitera Bergerac. La bonne nouvelle, c’est que cette seconde cellule, bien plus jeune, se montrera bien explosive et virulente.
Ce sera la dernière photo possible, la pluie commençait à tomber. Une petite dizaine de minutes plus tard, c’était le déluge, avec de la grêle, qui finira par tomber. Les gros « bam » sur la voiture m’indiquent que les grêlons sont de bonne taille.
Finalement, tout s’arrête, cette cellule continuera sa route vers le Nord-Est, en ayant dévoré au passage la première cellule observée plus tôt.
Maintenant, collection de grêlons, qui sont vraiment jolis. J’ai pu estimer leur dimension entre 2 et 2.5 cm.
Cette image est intéressante car on peut voir de nombreux grêlons fracturés, dévoilant leur intérieur avec plusieurs couches de croissance. Des couches transparentes correspondant à la fonte de la surface du grêlon puis son gel, et des couches blanches, correspondant à de la formation de glace sur la couche surfondue. A en voir le nombre de couche, je dirais que certains grêlons ont fait 4 aller-retour du sommet à la base du nuage, constamment repris par les courants ascendants et descendants de l’orage. Autre indice, cette fois sur la nature de l’orage : les grêlons sont globalement sphériques, ils ne sont pas groupés en grappes et ne présentent pas d’aspérités, qui sont souvent dans le cas contraire le signe de grêle formée au sein d’une supercellule.
Donc une sympathique sortie orageuse. J’espère que cette saison 2023 sera riche en phénomènes orageux, nocturnes de préférences car photographier la foudre, c’est mon grand plaisir. Mais je ne désespère pas de pouvoir aussi avoir de belles structures, comme des arcus, des nuages-mur, de la … tornade ? Bon, ne rêvons pas trop.