C’est le nom d’une comète qui est devenue visible à l’œil nu dans l’hémisphère Nord. Quelque chose qui ne s’était plus produit depuis un certain temps. Et je peux affirmer sans me tromper que c’est la plus belle comète que nous avons dans notre ciel bien boréal depuis le passage de Hale-Bopp en 1997. Oui, à ce point.
9 Juillet
AVERTISSEMENT DE CONTENU : INCENDIE
J’ai tenté ma chance d’abord le 9 Juillet, en début de matinée. Le ciel devait être clair. J’emporte avec moi, sur Malfourat, mon 200/1000. Sauf qu’il y a un problème.
C’est quelque chose d’un peu… embêtant.
Je tente une photo, mais la comète est incomplète, masquée en partie par ce nuage de cendres.
Situation compliquée donc. Car la comète sera masquée définitivement par le nuage de fumée. Et l’aube devenant de plus en plus lumineuse, la comète s’effacera rapidement.
12 Juillet
Nouvelle sortie. Fructueuse cette fois-ci. Je me retrouve au même endroit, à Malfourat. Avec une vue magnifique.
Je commence les prise de vue d’abord au 200/1000 (un newton sur monture EQ5 je rappelle). Photo prise au foyer, 70D, mosaïque de deux images consistant chacune en l’addition de 10 poses de 10s à 1600 iso. Traitement sous Gimp et Darktable. Les étoiles ne sont pas franchement ponctuelles pour deux raisons : la première étant que la comète était peu haute dans le ciel, donc beaucoup de turbulences, la seconde étant que la comète s’est décalée d’une pause à l’autre. Oui oui. Donc il fallu aligner les images sur la comète, chose peu aisée. On peut identifier quelques détails dans la queue de l’astre, avec une zone plus sombre vers le milieu et jusque vers la droite.
Une seconde image, prise avec suivi sur la monture équatoriale, mais pas au foyer, mais avec l’objectif 18-200, placé à 200mm. Mêmes paramètres qu’au dessus (10 fois 10s à 1800 iso). On peut y voir, très très légère, la queue de gaz ionisé, en un bleu légèrement plus fort, sur la partie gauche de la queue de poussière.
En plan large, sur trépied tout simple, avec Bergerac dans l’angle de champs. L’aube devient plus forte.
Je plie mon matériel, je rentre et sur le chemin du retour, je tente une photo avec le clocher de l’église Notre-Dame en premier plan. Le ciel est limite trop clair malheureusement…
19 Juillet
Je patiente le temps que la comète soit bien accessible le soir, bien après le coucher de Soleil. Et des cieux favorables également. Ce qui fut le cas lors de cette belle nuit d’été. J’ai pu avoir une meilleure netteté sur la comète au télescope, et avoir des extensions plus fines à 200mm.
L’image ci-dessous a été faite avec l’alignement et l’addition de 10 images de 30 s à 3600 iso. On repère de subtiles nuances bleutées, correspondant à la queue de gaz, avec aussi des irrégularités. Alignement fait sur la comète, d’où les étoiles filées.
L’image qui suit a été prise après la séquence du dessus, mais en pose unique de 4 minutes à 800 iso. Accidentellement, le suivi stellaire n’était pas parfait mais il a pu compenser le mouvement de la comète. Conséquence heureuse : une image nette de l’astre chevelu !
Image faite derrière un objectif 18-200 poussé à 200, en large champs, montrant la comète plus largement. Même configuration que pour la première séquence, qui montre clairement les deux queues : celle de gaz à gauche, rectiligne, et celle de poussière, incurvée.
Enfin, j’ai terminé la soirée en faisant un portrait de Jupiter et Saturne en compagnie de la Voie Lactée.
27 Juillet
Je parviens à revenir dehors pour tenter un nouveau portrait de la comète. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle est devenue décevante. A peine visible à l’œil nu, visible au chercheur et au télescope, mais elle a beaucoup perdu en luminosité. Et la présence ce soir là de la Lune et de rafales de vent n’ont rien arrangé à la séance photo.
J’ai du faire la série de clichés à 6400 iso, du coup cela ramène énormément de bruit. Mais la comète est bien là, et si on fait attention, on peut remarquer quelques structures dans la queue de C/2020 F3. Toutefois, traitement compliqué, qui ne fera pas ressortir grand chose. J’ai encore une certaine inexpérience en traitement d’images du ciel profond et il me manque les bons logiciels (il va falloir que je me mette à SIRIL, enfin, remette plus exactement car SIRIL est l’équivalent UNIX de IRIS, que je connaissais assez bien à l’époque).
Et un cliché de la Lune, pour le plaisir. On peut notamment y repérer la rainure d’Hyginus ainsi que la Vallée Alpine.
MERCI Damia pour cet excellent reportage photos (comme d’habitude du reste)
Superbes. Et on voit bien les inhomogénéités dans la queue de poussières, notamment la 2ème sur celle de l’« astre chevelu », grand bravo (bien mises en évidence en passant en niveaux de gris, puis en inversant…), ainsi que la queue de plasma, bien rectiligne dans l’avant-dernière photo. C’est la 2nde que je vois aussi nettement avec cette queue de plasma (une autre sur Twitter, « https://twitter.com/GoGuitou/status/1284951121036017665 », par @GoGuitou). Par contre, pour les « cheveux », c’est la première fois que j’en vois sur cette comète avec de telles images (ça mériterait une « publication », ou du moins de la publicité…) — merci de nous en faire profiter !.
Merci pour ton commentaire précis et détaillé qui apporte beaucoup à mon image. C’est dommage que je n’aie pas pu faire plus d’images, j’aurai pu avoir plus d’informations à faire remonter dessus, et me permettre d’affiner un peu plus ces structures bleutées.