Et ce fut un spectacle merveilleux. Eblouissant, au propre comme au figuré.
Première partie – Dans la brume et le brouillard
Tout d’abord, la situation. Durant la nuit des nuages bas se sont formés sur la Mer Méditerranée, et débordant largement sur le littoral et dans la basse vallée du Rhône. Sur l’image satellite (pas celle-ci mais une autre) je remarque une petite tâche dans le blanc de la mer de nuages : le Mont Puget émerge ! Il ne m’en faut pas plus pour décider d’y aller.
Source : NASA/MODIS Rapid Response System
La brume dans la ville est assez présente et suffisante pour réduire la visibilité à moins de deux kilomètre. A droite, les falaises du Mont Puget qui se perdent dans les nuages bas.
Et puis je me retrouve dans le brouillard, qui remonte le long de la pente, surmontant une couche d’air clair.
Mais la clarté n’est plus très loin, indicatrice de la sortie au dessus.
Seconde partie – Le rêve blanc.
Je parviens en un temps record au sommet. En effet, c’est en une petite heure à peine que je joins l’abri-bus de la ligne 21 et la crête. Preuve de ma détermination et de ma volonté à atteindre rapidement le sommet.
Le véritable sommet est juste derrière ce « ballon ». Notez le mur de brouillard, qui masque la mer de nuages. A droite, spectre de Brocken, phénomène que j’ai très rarement l’occasion d’observer.
La Montagne Carpiagne accompagne le Mont Puget dans sa domination de la mer de nuages.
Et puis, le sommet atteint, la mer de nuages, d’un blanc immaculé, se dévoile. La plus dense et la plus homogène jamais observé là-haut.
Celle-ci est tellement étendue, qu’elle parvient, comme un gigantesque miroir, à éclairer le ventre de cet avion de ligne qui passe à haute altitude.
Sensation presque estivale, avec le Soleil qui irradie, le sol rocheux qui répond au blanc des nuages, l’absence de vent. J’ai de nouveau le sentiment d’être transportée ailleurs.
Je me prends à rêver. Rêver que je suis en survol, au dessus de la pellicule atmosphérique, aux limites de l’espace. Sensation grisante.
Ces nuages montrent parfaitement l’état de fluide de l’atmosphère qui nous entoure. Des remous les agitent, ils coulent en cascade, etc.
Panorama complet au sommet. Le premier panorama complet jamais réalisé au sommet du Mont Puget lors d’une mer de nuages. Jusqu’à preuve du contraire… En dessous, version polaire.
Un autre panorama, un peu plus de 180°, dont une partie qui montre la ville de Marseille totalement recouverte par la chape nuageuse. Même Marseilleveyre n’arrive pas à sortir, ne pouvant tout au plus que soulever la masse nuageuse (« relief » nuageux observable sur la droite).
Mais il faut songer à redescendre. Décrocher du rêve éclatant et revenir à la réalité embrumée.