En cette fin de soirée du 14 Août, qui fut une journée marquée par un pic de chaleur correct pour la saison (34.6°C de tx relevé à Bergerac-Roumanières, moi je dis que c’est correc’). Donc bref, la porte du salon qui donne sur le balcon était grande ouverte, histoire de faire circuler un peu de fraîcheur, tandis qu’Arté diffusait Sa Majesté Des Mouches, film qui souleva chez moi un intérêt inattendu. Sauf que.
Sauf que voilà, j’entendais un bruit de fond ressemblant à du tonnerre. Assez incrédule je me dis que c’est sans doute quelques camion ou autre qui circule. D’autant qu’il n’y avait pas de flashs dans le ciel, donc bon. Sans parler de la modélisation Arôme qui était littéralement à pleurer et ne montrait rien de spécial.
«Allons voir le radar pluie quand même histoire de.» me dis-je intérieurement, avec cet emploi de la 1ère personne du pluriel signifiant que- Rien en fait. On s’en moque, non ? Donc le radar. Et voilà le machin qu’il y a l’écran :
Et merde. Et merdemerdemerde. Qu’est-ce que ça fout là ça ? Je suis même pas préparée pour sortir là. Et c’est très électrique d’après la carte indiquant l’activité foudre.
Alors : remise de la carte SD dans le boitier, contrôle de la batterie : c’est à fond. Je choppe le trépied. Et en route. Bon, pas très loin quand même, sur un palier contre un bâtiment de la résidence, avec un point de vue pas trop moche donnant sur l’Ouest, en gros.
L’activité électrique est très « panoramique ». Ça va un peu dans tous les sens, et nombreuses sont les décharges en nappe. De ce point de vue je ne peux saisir que ce cliché, avant d’être forcée de rentrer et devoir photographier depuis le balcon (ce qui est loin d’être un inconfort).
Oui il y a un grosse goutte de flotte sur la photo. Zut ! Toutefois, observation très intéressante sur ce cliché, qui montre une décharge en nappe de grande ampleur, qui illumine toute la face inférieure de l’orage, qui présente par ailleurs une base élevée et peu consistante. Il ne m’en faut pas plus pour déduire que c’est un orage en fin de vie, et qu’il n’en n’a sans doute plus pour longtemps avant de s’évaporer. Mais tant que le potentiel électrique est là, il continuera à produire de longues décharges ramifiées. Ce qui s’avérera être le cas.
Depuis le balcon, je saisi ce cliché, montrant un éclair qui hésite longuement avant de se dire que non, la différence de potentiel avec le sol n’est pas suffisante, mieux vaut s’occuper de cette partie du nuage.
Et les longs éclairs internuageux se succèdent, toujours aussi longs, ramifiés, et lumineux. Celui-ci sera particulièrement beau à voir, se terminant avec une belle décroissance en chapelet, assez caractéristique des décharges électriques de forte intensité (électrique hein, on parle de plusieurs centaines de kV).
Ce sera pratiquement le seul impact bien net de la soirée. Ceux-ci se feront assez rare, du fait d’une base de plus en plus élevée, de l’éloignement des différences de potentiel, de la généralisation des pluies stratiformes. Notez le nombre de ramifications dans la décharge rampante associée (aussi nommée Spider dans le jargon).
Le cliché suivant est lui aussi assez caractéristique de ces orages en fin de vie. Les ramifications sont innombrables !
Ces deux derniers clichés sont sans doute les dernières manifestations électrique d’ampleur de l’orage. Après ceux-ci, ce sera le calme plat, à part la généralisation des pluies stratiformes. Cet orage mourra sur l’Est du département, sans un bruit.
Électriquement splendide !