L’activité orageuse fut plutôt importante au mois de Mai, mais la grande majorité des orages ont eu lieu de jour, sans structure notable. Et la seule fois où il y avait de l’activité électrique nocturne, mais étant en déplacement à Périgueux (je rentrais d’une permanence d’une association LGBT ce soir-là), je n’ai pas pu faire de photos, à part ce cliché un peu approximatif en faisant une longue pose à travers le pare-brise de la voiture.
Bref, retour aux choses sérieuses.
En ce 2 Juin, nous venons de passer par plusieurs jours de chaleurs assez élevées pour la saison (trois jours à 30°C voire un peu plus). Mais les conditions anticycloniques se sont terminées pour laisser place à un flux de Sud-Ouest instable, qui s’est soldé notamment par une activité orageuse très intense de la Bretagne jusqu’aux côtes du Nord-Pas-de-Calais (orage supercellulaire). Breeef. Revenons au 2 Juin 🙂
Ce soir là, une cellule orageuse, compact, se déplaçant assez lentement, se forme sur le Lot-et-Garonne.
J’observe le radar et les relevés d’impacts foudre, elle est plutôt active. Je décide donc d’enfourcher mon vélo et d’aller sur mon petit point de vue habituel à l’écart des lumières de la ville. Je reste un petit moment à attendre que l’orage approche. Le vent se lève, quelques gouttes tombent, et des intranuageux illuminent le rideau de pluie et le ciel. Voici l’orage sur le radar.
Je me dis qu’il serait bon d’attendre un peu, de pas lâcher cet orage. Et justement, celui-ci me décroche un coup de foudre devant les précipitations. Mon premier vrai cliché orageux de l’année !
Je maintiens ma position, et attends qu’un autre coup de foudre se déclenche. Soudain, une clarté aveuglante illumine le paysage. Je comprends qu’un impact de foudre particulièrement lumineux vient de se produire. Je ferme l’obturateur, l’image est surexposée. Je patiente un peu pour le coup de tonnerre. Il se produit, et il est semblable à coup de canon, extrêmement fort. Je pencherai plus tard pour un superbolt. Le voici, après traitement.
Et ce sera le dernier impact visible. Je me repositionne pour avoir un meilleur point de vue sur l’Est, mais à part un faible intranuageux, plus rien ne se produira. Le radar me confirmera que l’orage s’est effondré sur lui-même, essoufflé. Mais à l’Ouest, de nouvelles cellules s’activent et se regroupent.
J’hésite un peu à sortir de nouveau, mais la situation est tentante. Je me dis qu’il serait intéressant de tester le point de vue depuis le centre-ville, sur ou à proximité du Vieux Pont de Bergerac. Cela s’avèrera être une très bonne idée.
Je me positionne d’abord sur le Vieux Pont mais le plus gros de l’orage ne se produit pas dans le prolongement visuel du fleuve Dordogne, mais plutôt au dessus du quartier de la Madeleine (partie rive gauche de la ville). Je me place donc à côté du pont, celui-ci constituera par ailleurs un bon élément de composition de la photo. Je n’ai pas à attendre bien longtemps :
Puis, après une magnifique décharge rampante occupant une large portion de ciel, je décide de troquer mon 18mm pour l’ultra-grand angle 10-20mm. A peine installé que ceci se produit :
Pratiquement le cliché que je rêvais d’obtenir sur Bergerac. La Dordogne, le Vieux Pont, un peu de ville, des éclairs qui zèbrent le ciel, avec un impact de foudre.
La pluie ne tarde pas à arriver et fini par tout envahir. Il est temps de rentrer.
Après m’être rapidement séchée, je vais sur mon balcon pour tenter quelques ultimes photos. J’en tirerai ce cliché d’un impact de foudre suivi de décharges en nappes qui ont occupé tout le ciel.
Il est plus de trois heures du matin quand je décide de me coucher, décidément comblée par ces chasses à l’orage.