Voilà l’état du ciel tel qu’on l’a trouvé en arrivant à Monbazillac (à la Tour des Vents exactement), pour assister confortablement à l’arrivée d’un orage qui se faisait attendre. Pour ne pas dire THE orage attendu. Car depuis le 30 Juillet dernier, on a rien eu.
Le contexte, rapidement. Températures caniculaires en ce mois de Septembre, prolongeant un mois d’Août tout aussi torride. Mais le temps allait changer avec l’arrivée d’une goutte froide dans un profond thalweg et le creusement d’une dépression sur le golfe de Gascogne. Forte instabilité et dynamique de basse couche élevée. L’air chaud allait être remplacé par de l’air frais venant directement du Nord de l’Atlantique. Il va sans dire que les modélisations étaient spectaculaires avec un clair changement de temps sur tous les paramètres. L’orage associé allait être explosif.
Sur la photo précédente on distingue plusieurs éléments. En haut un voile de nuages d’altitudes correspondant à l’enclume de ligne de cumulo-nimbus qui approche. Au milieu des cumulus castellanus, indicateurs de ciel pré-orageux, et en bas, près de l’horizon, des nuages effilés, empilés : l’arcus, encore tapis dans les brumes. Mais plus pour longtemps. Sur ce panoramique sa forme est plus discernable.
Zoom sur ce qui se cache dans les brumes, le front de rafale associé à l’arcus, caractérisé par des nuages bas. En fait l’abaissement maximal du niveau de condensation à l’interface air chaud – air froid.
Je ne perds pas un seul instant de la progression de l’orage en notre direction. Les éléments se révèlent, presque imperceptiblement.
La densité de l’arcus, multicouche, devient vraiment palpable. Il approche.
En format panoramique. La vue devient spectaculaire. Un spectacle auquel je n’avais plus assisté depuis de trop longues années.
Un splendide arcus multicouche, bien constitué.
Il est là, alors que l’horizon commence à être englouti par l’obscurité, et les poussières soulevées par le front de rafales.
Dernière sur l’imposant système. Prenez note de la position de la flèche de la grue. Celle-ci pointe le NO pour le moment.
Et puis… Le vent se lève. La poussière se soulève. Envahit l’atmosphère.
C’est l’agitation. Nous rangeons tant bien que mal notre matériel, et nous abritons du vent qui souffle en tempête. Un vent comme je n’en n’avais jamais vu lors d’un orage. Il fait encore sec, pas de pluie, mais le vent souffle souffle. Des cailloux se mettent à voler, des branches les rejoignent. Nous devons nous résoudre à trouver l’abri le temps que cela se calme. Vue sur le sillage turbulent qui suivait l’arcus. Notez la teinte un peu jaunâtre à gauche, due à la présence de poussières dans l’air.
Côté vallée de Bergerac, la visibilité est réduite et la poussière est clairement visible. Ici au dessus de l’aéroport de Bergerac-Roumanières.
Un nuage de poussière, assez mystérieux, observé en direction de Lalinde (le point lumineux à gauche est un avion qui tentera un atterrissage).
A là tombée de la nuit, j’essaie de saisir l’activité électrique, faible. Trop faible en comparaison de la quantité phénoménale d’énergie déployée dans le vent par l’orage. Ici un impact ramifié, malheureusement hors cadre.
Retour direction Sud avec un bel impact, masqué en partie par la grue. Qui pointe désormais vers le SO. Les vents ayant radicalement changé de direction.
Un impact, surexposé, que j’ai retravaillé du mieux que je pouvais pour que l’on distingue au moins la trajectoire du canal.
Le meilleur et seul cliché de la soirée. Un bel impact, allongé et à la trajectoire assez chaotique.
reportage superbe…je me permets de la partager .merci
splendide…..