Les politiques en matière de rendre publique les images brutes des sondes spatiales construites par l’Agence Spatiale Européenne (ESA) n’ont jamais été très claires, et ne faisaient que rarement appel au public pour prendre part aux missions, contrairement à la NASA, qui publie dès leur réception les images transmises par leur sondes sur leur site web respectifs. Avec l’ESA, c’est autre chose. Iels ont tout le temps considéré que le public ne devait s’intéresser qu’aux données traitées, et pas les brutes. Ce qui fait que des quantités astronomiques d’images brutes ne sont pas accessibles (notamment celles de Mars Express et Vénus Express), du moins en temps réel ou quasi-réel.
Avec Rosetta, la donne a changé. L’équipe de la Navcam a décidé de publier presque quotidiennement les images envoyées par leur caméra. Une autre caméra, OSIRIS, aux capacités bien plus élevées que la Navcam, produit aussi des images. Seulement… Seulement celles-ci n’étaient que publiées avec frilosité, rarement des données brutes. De nombreux-ses amateurices, comme moi, fustigeaient l’équipe d’OSIRIS pour leur manque de discernement de ce côté là. Jusqu’à hier, où celle-ci décida de publier ENFIN les images brutes de la phase cométaire de la mission, à savoir l’approche et la mise en orbite. Des milliers d’images, haute résolution, sous filtres, de la comète 67/P Churyumov-Gerasimenko !
Hier, j’ai pu m’amuser avec elles. La mise en couleur, difficile, étant donné que le corps de la comète tourne sur lui-même, et que Rosetta aussi se déplace. Donc de très légers changements de perspective font qu’il est difficile d’avoir un empilement parfait des couches RVB. Toutefois, cela permet de créer des images stéréoscopiques, dites anaglyphes. En voici trois produites hier et aujourd’hui.
Politics in mater of make publicly available raw imagery of spacecraft builds by the European Space Agency (ESA), were not always very clear, and rarely called the public to take part of the missions, contrary to the NASA, which publish images as soon as they received them on the website of each mission concerned. With ESA, this is different. They’ve always that the public should be interested only in processed, selected work, and no raw data. This way, astronomical amount of imagery are not yet accessible freely (like Mars Express and Venus Express…), at least in realtime, or near-realtime…
With Rosetta, things are changing. Navcam team decided to publish nearly daily the images send by their camera. An other camera, OSIRIS, much powerful than Navcam, were taken. But… This ones were published only a few, rarely raw datas. A lot of amateur, like me, yelled at OSIRIS team by not wanting to publish them. Until yesterday, when this team decided to FINALLY publish all of the imagere from the cometary phase, at least from approach to orbiting. Thousands of images, high resolution, with filters, of 67/P Churyumov-Gerasimenko, online !
Yesterday, I could play with them. Putting in color was hard, because the nucleus is rotating, also, Rosetta is orbiting it. So, we have little shifts between frames, that making hard RGB alignment. But, it’s possible to create stereoscopic images, called anaglyphs. Here is three, produced yesterday and today.
Superbe Damia ! Comme toujours, d’ailleurs. On a vraiment l’impression d’être dans l’espace à côté de 67P. Brava !
La politique des données de la NASA, de ce que j’en ai compris, vient de la réglementation uéssienne concernant leurs agences fédérales « standards », tout comme la NOAA, le NIST, le NIH, etc. (contre-ex : FBI, NSA, etc. ; je ne sais pas pour l’USGS), qui statue que, financées par les données des impôts des citoyens américains, toutes les productions de ces agences doivent, en gros et plus ou moins, leur être retournées « gratuitement » — et par bonté philanthropique matinée d’aspect techno-pratique : au reste du monde : merci donc les Américains.
L’ESA fonctionnant sur une base tout à fait différente, basée je crois sur un système de quote-parts de contributions; c’est chaque contributaire qui, restant propriétaire des billes qu’il a mises sur le machin, décide du devenir des produits de sa participation, donc à hauteur de sa quote-part, et ce au niveau des instruments. D’où des « politiques » divergentes entre les divers instruments.
⇒ Côté NASA, des principes constitutionnels et donc quasi-génétiques, génériques, qui s’imposent à celle-ci, tout comme à toute autre agence fédérale.
⇒ Côté ESA, des palabres entre ministres spatiaux, puis des accords contractualisés, sans base éthique commune (pas même une charte de principes, parce que l’Europe est d’abord une opération marchande, et qu’on attend toujours qu’« elle » (que nous et nos pouvoirs politiques) se décide à se construire sur les plans politique et social…
Pour compléter, il serait bien de voir ce qu’il en est pour les données des missions RosKosmos, ISRO, JAXA, CNSA entre autres… Je crains que ce ne soit très très inégal Peut-être rajouter un paragraphe de principes à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme ? (et en profiter pour mieux cadrer la législation planétaire, où la bagarre réglementariste et le pédestrofoulage des accords internationaux ont déjà commencé, notamment sous « l’égide » de l’ultralibéral congrès uéssien lobbyé par, par exemple; « Planetary Resources, inc. »…). Pour en revenir à une note plus optimiste, je me souviens qu’il y avait quelque chose là-dessus dans la récente (2008) constitution de l’Équateur, très remarquable à divers points, comme la place de l’espace (mais aussi de l’internet, ou du respect des cultures anciennes, si numériquement mineures soient-elles).