Au moment où j’écris ces mots, je suis encore dans le Carpathia. Celui-ci est immobilisé, à New-York. Il pleut, le ciel est gris. Le voyage de bon nombre de personne, 711 au total, prends ici fin. Le mien aussi. Je suis encore sous le choc de ce que je viens de vivre il y a désormais trois jours. Il me faudra du temps pour m’en remettre. Ce n’est qu’en vivant le drame qu’on est mieux à même de prendre la portée de celui-ci. Ne soyez pas étonnés si je ne m’occupe pas de suite mes dessins, j’ai plus trop la tête à les regarder. Je suis nostalgique de ce navire, de ces longues heures passées sur la Promenade Solaire, de l’ambiance feutrée du fumoir, du calme reposant de la suite. Tout repasse dans ma tête comme un film.
Je crois surtout qu’il est temps. Temps de revenir. Ce soir, nous devrions pouvoir descendre du Carpathia et rejoindre la terre ferme. Ce n’est que depuis là que je pourrais revenir dans les temps présents, en 2012. A bientôt.