Avec vue sur l’Archipel du Riou.
C’est à Callelongue que je me rends, en cette très douce journée du Vendredi 30 Mars. Aller là-bas, c’est comme se rendre dans un village reculé. Il faut d’abord prendre le métro jusqu’à Castellane, et emprunter le bus 19. Jusqu’au Terminus, situé à Montredon. Il ne reste plus qu’à attendre le bus 20. Ce bus n’est pas un bus comme les autres. Il tient plus du Van, peu fourni en places. Et pour cause ! Celui-ci passe par une route que les autres bus ne pourraient pas prendre.
Donc le bus 20 arrive, et nous prenons la route pour Callelongue. Passage par l’Escalette et son petit port de pêche ; nous prenons un chemin sinueux, qui longe la côte, nous offrant une vue merveilleuse sur les roches dégarnies exposées aux assauts de la mer. Nous passons par Les Goudes, véritable village, nommé par les marseillais comme étant « Le Bout du Monde ». Et après un ultime petit col, nous voici à Callelongue. Nous sommes toujours à Marseille, dans la 2ème ville de France. Et pourtant, il est difficile d’y croire ici.
Au pied du massif de Marseilleveyre, dans une Calanque, se loge Callelongue. Mon objectif ensuite est d’aller à la Calanque de Marseilleveyre. Je passerai par un sentier qui longe le bord de mer, avec une vue privilégiée sur l’archipel du Riou, ce groupe d’îles sauvages situées au Sud de la ville.
Le printemps finit quand même par arriver, malgré la sécheresse actuelle. Vue sur le Cap Croisette et l’île Maïre, qui est une réserve totale, avec interdiction d’accoster, et par conséquent de randonner. C’est un véritable sanctuaire, paradis des Gabians. Celle-ci culmine à 138 mètres, du haut du Pic des Gabians (ce n’est pas un hasard…). Notez à droite la route qui longe la côte ; c’est par ici que le bus 20 est passé.
L’Archipel du Riou se présente rapidement, en même temps que l’île Maïre se dissimule à l’Ouest, derrière une colline.
Je parviens dans une zone incroyablement sèche. La végétation n’y est pas exubérante, et rase. En contrebas, avant la mer, gît une zone totalement désertique, vierge de toute végétation. Je m’y rends, sous l’oeil du sémaphore abandonné juché sur le Rocher des Goudes.
Ici c’est le règne de la roche calcaire, dont la blancheur n’est affectée que là où les vagues parviennent à déposer leur sel corrosif. Je quitte cette zone littorale sèche pour regagner des endroits plus verts.
J’arrive à la Calanque de la Mounine, qui est l’une des plus petite calanque qu’il m’ait été donné de voir. Il faut passer tout d’abord par une forêt de pins toute rase. D’ailleurs, sur la photo de gauche, la végétation que vous voyez, ce sont des pins. Ici ils ne se développent pas verticalement, mais rampent sur le sol, de façon à constituer des îlots, afin de préserver un maximum d’humidité au sein des branchages, et pour lutter efficacement contre l’évapotranspiration. Des conditions proches du désert…
Il ne me reste plus qu’un cap à arpenter pour arriver à la Calanque de Marseilleveyre. J’ai une vue imprenable sur l’Archipel du Riou. Panorama.
Et version avec labels, qui permet de bien identifier chacune de ces îles. C’est une réserve naturelle, qui contient des espèces qu’on ne trouve que sur ces bouts de roches.
Juste avant la Calanque, je trouve un bout de côte à la géologie singulière. Ce n’est pas du calcaire, mais plutôt un genre d’argiles. Cela doit probablement provenir d’un ancien cours d’eau, aujourd’hui asséché. Et à droite, enfin la Calanque de Marseilleveyre. Celle-ci n’est pas déserte. Il y a quelques habitations isolées, que l’on ne peut rejoindre qu’à pieds. Il y a même un café et un restaurant.
Une petite plage de sable fin précède une plage de galets. L’eau s’y roule paisiblement. Endroit tout à fait étonnant.
Je fais une halte sur les rochers, le temps de boire un peu, de manger quelques gâteaux et une pomme. Quel endroit splendide. Je voudrais y rester jusqu’au coucher du Soleil, mais malheureusement, je dois me résoudre au retour. Le dernier bus 20 part avant la fin du jour, et je dois faire assez vite si je ne veux pas le rater.
Je m’arrache à mes contemplations donc et repars dans l’autre sens. Je retrouve le contact visuel avec l’île Maïre, à la silhouette si caractéristique. A droite, la forêt de pins, toujours étonnante.
Le vallon de la Mounine. A droite, vue sur le Cap Croisette et Maïre, sous un Soleil déclinant.