Luminy à Marseille, le 8 Octobre au soir. Je suis comme tous les soirs devant mon macbook pro, à parcourir les sites webs, dialoguer sur IRC, écouter de la musique, chouchouter mon blog, voir si il n’y a pas quelques images intéressantes à traiter des rovers martiens.
La nuit est calme. Quelques nuages nocturnes passent paresseusement devant une Lune gibboyante.
Quand l’image satellite me montre ça :
Un énorme orage s’est formé sur le SO et se déplace dans une franche direction Est. Cet orage semble vraiment déterminé à en découdre avec la Cité Phocéenne car même s’il ne progresse pas à vive allure, il garde sa consistance depuis le début, alimenté, régénéré en permanence par de nouvelles cellules sur une Mer Méditerranée encore chaude de l’été qui s’éloigne inéluctablement.
A minuit quarante, décision est prise d’aller au Belvédère du Parc Naturel des Calanques du Sugiton. Et j’irais en VTT (car j’ai un VTT, bien qu’en mauvais état, il roule et c’est l’essentiel).
Check-up complet :
– Trépied photo? Go!
– Kodak Easyshare ZD710? Go!
– Jeu de piles pas suffisamment rechargées? Go!
– Boite en plastique façon Tupperware© pour protéger l’apn de la pluie? Go!
– Veste, et veste imperméable? Go!
– Poncho de pluie en plastique offert par une étudiante de Londre en voyage Erasmus à Rotterdam pour mon anniversaire au mois de Mai dernier? Go!
– Le sac à dos pour transporter tout ce fatras? Go!
– Moral et motivation? GO!!!!!!
Je gagne l’extérieur et enfourche mon vélo. L’orage est déjà proche. Une vraie « pile électrique ». Des flashs incessants, parfois violents. Et tout ceci dans le même silence, le même calme que ce début de soirée. Juste un vent de Sud qui semble comme se renforcer.
Atteindre le point de vue au Belvédère est plus difficile que prévu car le chemin monte. Je passe dans la forêt de pins, toujours sous ce véritable orage stroboscopique. Et puis j’arrive au point de vue. Je laisse mon vélo en contrebas car il faut prendre des escaliers taillés dans la roche calcaire pour accéder au sommet du monticule rocheux. Marcher dans ce lieu, à cet heure-ci, dans une telle ambiance est quelque chose de magique, jamais vu.
J’arrive un peu essoufflée près de la table d’orientation. Le vent s’est bien levé. Et puis à l’Ouest. A l’Ouest… Un vrai spectacle. Cela bouillonne dans cet orage gigantesque. Des flashs puissants me permettent de voir clairement les ondulations à la surface de la mer. C’est comme une armée qui avance inexorablement, une lame progressant à toute vitesse, éructant ses feux électriques. L’Apocalypse.
Je tente maladroitement quelques clichés dans l’extase du moment. Et mon apn qui semble être dans un état second lui aussi car il me dit que ma carte SD est saturée alors qu’il y reste 1.25 Go d’espace libre. J’utiliserais donc la mémoire interne, et avec des photos au format réduit, 3.1 Mpx pour avoir un peu de place.
Le rideau de pluie est dense, et masque la grande partie des impacts. Certains se produisent à l’avant mais je ne parviens pas à capturer ces quelques coups de foudre placés en éclaireurs par l’orage.
Je vois le massif de Marseilleveyre (à droite, sur l’horizon) disparaître dans les pluies.
Et puis, silence caméra. La pluie m’atteins. Je n’ai que le temps de me couvrir de façon étanche, redescendre et atteindre mon vélo. Et encore, il est trop tard. La pluie arrive violemment, dans un déluge. Une furie des eaux tombe du ciel. Je parviens toutefois à me couvrir du poncho étanche. Le bruit de l’eau frappant le sol est assourdissant. De plus, le ciel se déchire de nombreux éclairs du luminosité inouïe qui m’aveugle presque. Et tout ça dans un rythme ahurissant.
La pluie décrois légèrement. J’enfourche mon vélo et reprend le chemin en direction inverse. Déjà, il s’est transformé en torrent. J’évite tant bien que mal ces cours d’eau provisoire que je traverse « à gué ». Je parviens rapidement en face des studios universitaires. Je m’immobilise et m’aperçois que la pluie a considérablement diminué. Mais pas l’activité électrique. Je fais le point sur mon apn qui est parfaitement sec.
Voici les seuls clichés vraiment exploitables.
Il est 3h du matin et l’orage n’est plus visible que sous forme d’activité intranuageuse. Je décide de rentrer, avec un grand sourire aux lèvres.
Alors, chapeau
Jolis orages, jolis photos, toutefois on peu remarquer que la couleur dans le noir est pas vraiment noir mais assez bizarre, enfin c’est quand même très bien
Et on peut dire que t’as pas de chance, c’est là où la mémoire bloque et le courage de rester sous la pluie et le vent, quelle aventure !
C’est toi qui est BIZARRE :O
Merci quand même :p hé hé. Ouais, j’adore vraiment aller au contact de l’orage, quand c’est possible je le fais. Un orage ça se vit bon sang, et pas derrière la sécurité d’une vitre!
Reportage sympa, et bien écrit 😉
Merci Clément 🙂